« Je n’ai aucune nouvelle concernant mon client Cheikh Ould Mohamed Mkhaïtir depuis le 9 novembre 2017 à ce jour... », a déclaré Me Fatimata M’Baye, avocate au barreau de Nouakchott et par ailleurs présidente de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH). Elle s’exprimait en marge d’une conférence de presse, tenue ce vendredi 2 mars, sur la dégradation de l'Etat de droit en Mauritanie, la situation dans les prisons et des défenseurs des droits de l'Homme.
Me M’baye, qui n’a pas revu son client taprès le prononcé du verdict de la cour d’appel de Nouadhibou en dépit de sa demande, invite les autorités à élargir le blogueur. « Tant que l'on me l’a pas présenté en chair et en os ou son cadavre, ou me faire visiter son lieu de détention, je ne saurais me prononcer », a-t-elle jugé.
Un mystère savamment orchestré est entretenu autour du bloggeur. Si certaines sources avaient évoqué son exfiltration vers l’étranger, l’ancien ministre de la justice parlait à l’époque de son maintien en prison tant que les voies de recours ne se seraient pas épuisées.Le Chef de l'Etat avait corroboré ses propos lors de ses récentes sorties médiatiques.
Le parquet avait interjeté appel contre sa condamnation à deux ans de prison synonyme de sa mise en liberté assorti d’une amende de 60 000 ouguiyas. En première instance, il avait été condamné à la peine de mort pour un billet de blog jugé blasphématoire, mais le jugement avait été cassé par la Cour suprême. Ould Mkheitir était incarcéré depuis janvier 2014, au départ poursuivi pour « apostasie » avant que les charges ne soient requalifiées en « mécréance ».
Me M’Baye avait assuré la défense de Ould Mkhaïtir en compagnie de Me Mohamed Ould Moine. Ils avaient demandé à la cour de tenir compte de ses regrets et excuses sincères, d’annuler sa condamnation et de lui accorder des réparations « pour les souffrances qu’il a subies ».
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.