En réaction aux propos du président de la République relatifs au troisième mandat, l’Union Pour la République, principal parti de la majorité présidentielle (UPR), s’est fendu d’une inédite sortie. Dans un communiqué rendu public lundi, le parti que dirige Ould Maham salue la position du Président de ne pas toucher à la Constitution pour briguer hors normes la magistrature suprême. Qualifiant de « sage » la décision du fondateur du parti, l’UPR lui réitère son soutien et son engagement.
Ce communiqué intervient quelques heures après la squelettique affluence au sit-in citoyen devant le palais présidentiel, à peine une centaine de personnes, réclamant un 3e mandat pour Mohamed ould Abdel Aziz. Même des députés de la majorité avaient pris part à cette espèce de « cirque », apparemment encouragé par le Président lui-même qui a fait immobiliser son cortège officiel, avant de descendre saluer et discuter avec ces citoyens. À voir la pathétique hystérie de ces gens, on se croirait en Corée du Nord, un pathétique déjà annoncé par les larmes du porte-parole du gouvernement, redoutant que le Président Aziz ne puisse arriver à briguer un troisième mandat.
C’est, en tout cas, la première fois que l’UPR agit de la sorte, alors que c’est la énième fois qu’Ould Abdel Aziz déclare sa volonté de ne pas toucher à la Constitution au terme de son deuxième et dernier mandat. La plus solennelle était intervenue le 20 Octobre 2016, lors de son discours de clôture du dernier dialogue politique, entre le pouvoir et une partie de l’opposition, au Palais des Congrès.
Quelle mouche a donc piqué l‘UPR dont on attend la mue ? Désarroi d’un parti qui se sent déjà orphelin ? Clin d’œil au Président encore en quête, dit-il, de son dauphin ? Ou, plutôt, au revoir, après l’annonce, dans Jeune Afrique, de ne pas rester en poste après 2019 ? Une chose est certaine, cette sortie de l’UPR signe une réelle confusion, dans les hautes sphères du parti-État. La convocation de son congrès, alors même qu’il doit s’engager dans une campagne de réimplantation capitale, en est une parfaite illustration. L’UPR redoute déjà les conséquences du départ de son fondateur et, donc, le choix de son remplaçant. Sans la main d’Ould Abdel Aziz, ce parti risque fort d’imploser peut-être même avant le FNDU, comme le prédisent certains quand d’autres évoquent la probable fondation d’un nouveau parti pour Ould Abdel Aziz. On comprend bien l’inquiétude des responsables upéristes.