Ceux qui ont encore le courage de suivre les émissions en langue nationale Pulaar sur les ondes de radio Mauritanie constatent, comme moi, que celle qui doit théoriquement commencer à 16 H, après le flash ou le journal en langue arabe est tout le temps amputée d’une part importante du temps qui lui est consacré. Ce temps d’antenne d’une durée d’une heure peut perdre plus de 30 mn, comme, hier jeudi 22 février. La lecture du communiqué du conseil des ministres a bouffé la moitié de l’émission. Sous le magistère d’Ould Hormatallah, il arrive même que l’émission soit arrêtée momentanément pour passer certaines nouvelles, comme le retour de voyage du président de la République de l’étranger, ou des matchs de foot. Selon nos informations, on peut même demander à un animateur qui vient juste de s’installer d’évacuer le studio pour laisser la place à autre chose. Et curieusement, ces animateurs de l’émission ne sont pas avisés à temps, ce qui témoigne de l’amateurisme et de l’absence d’une grille de programme sérieuse. Et aucune émission supprimée n’est reclassée ailleurs dans la grille.
A qui incombe cette faute ? Certes d’abord aux premiers responsables de la Radio qui ne semblent pas accorder de l’importance à cette langue reconnue même dans la Constitution (préambule), ensuite aux responsables des programmes en langues nationales à la radio, incapables d’assumer leur responsabilité et de se faire respecter, de produire des émissions dignes de ce nom et suscitant l’intérêt des auditeurs. Et pour preuve, pas une semaine qui passe sans qu’on nous mette des rediffusions d’émissions qui datent d’il y a longtemps. Ces responsables des émissions en langues nationales n’ont même pas osé demander à la direction de la Radio, l’autorisation pour couvrir la rencontre internationale de la vache (Tabital Pullaagu), tenue, en janvier au palais des Congrès. Dans les journaux parlés, ils ont passé sous silence l’information en Pulaar. C’est dire que la maladie a commencé par la tête.
Ce n’est donc pas pour rien que les auditeurs ont boudé ces émissions en langues Pulaar, puisqu’elles sont de piètre qualité. Est-ce parce qu’ils sont incompétents et pas payés à la fois ? Selon nos informations, la majorité des animateurs ou journalistes en langue Pulaar sont des bénévoles. Qu’à cela ne tienne. Feu Mamadou Demba Sy qui n’avait pas de contrat avec la Radio réussissait à produire de bonnes émissions, il a su faire preuve de professionnalisme, à renouer les auditeurs et Radio Mauritanie, à travers certaines émissions phares, notamment celle de lundi après-midi. C’est dire que cet homme a laissé beaucoup d’orphelins. Sur sa lancée, on peut citer les efforts de Doro Gueye (Bobo loonde) pour offrir aux auditeurs une émission de qualité, le weekend, mais ce garçon très dynamique et percutant n’a même pas de contrat avec la Radio. Une situation incompréhensible de la part des responsables de cette Radio nationale qui, sans risque de nous tromper font comme dans l’exploitation.
Du côté des auditeurs, on ne note aucune plainte de ce qui se passe à la Radio ; on dirait qu’ils méconnaissent leur droit à l’information. Ceux qui continuent encore à appeler en direct ne le font que pour se réjouir d’une émission ou de remercier tel ou tel, ce qui n’a aucun intérêt pour ceux censés suivre cette radio. Ils devraient se plaindre de la qualité des émissions et du temps qu’on fait perdre à leur émission sans jamais de compensation.
Espérons que les promesses de réaménagements prêtées au nouveau directeur de la Radio, Abdallahi Ould Ahmed Daamou viendront remettre un peu d’ordre dans la maison, pour ne pas dire de justice au niveau des programmes de la Radio mère. Les auditeurs en langue Pulaar voudraient bien voir leurs émissions de l’après-midi être décalées dans d’autres tranches horaires, la nuit surtout.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.