Emission en langue nationale Pulaar sur Radio Mauritanie: On sait quand ça finit, mais jamais quand ça commence!

23 February, 2018 - 18:40

Ceux qui ont encore le courage de suivre les émissions  en langue nationale Pulaar sur  les ondes de radio Mauritanie constatent, comme moi,  que celle qui doit théoriquement  commencer à 16 H, après le flash ou le journal  en langue arabe est tout le temps  amputée d’une part importante du temps qui lui est consacré. Ce temps d’antenne d’une durée d’une heure peut perdre plus de 30 mn, comme, hier jeudi 22 février. La lecture du communiqué du conseil des ministres a bouffé la moitié de l’émission.  Sous le magistère d’Ould Hormatallah,  il arrive   même que l’émission soit arrêtée momentanément  pour passer certaines nouvelles,  comme le retour de voyage  du président de la République de l’étranger, ou  des matchs de foot. Selon nos informations, on peut même demander  à un animateur qui vient juste  de s’installer  d’évacuer le studio  pour  laisser la place à autre chose. Et curieusement, ces animateurs de l’émission ne sont pas  avisés à temps, ce qui  témoigne de  l’amateurisme   et  de l’absence d’une grille de programme sérieuse. Et aucune émission supprimée n’est  reclassée ailleurs dans la grille.

A qui incombe cette  faute ? Certes d’abord aux premiers responsables  de la Radio qui  ne semblent pas accorder de l’importance à cette langue reconnue même dans la Constitution (préambule), ensuite aux  responsables  des programmes en  langues nationales à la radio, incapables  d’assumer leur responsabilité et   de se faire respecter, de produire des émissions dignes de ce nom et suscitant l’intérêt des auditeurs. Et pour preuve, pas une semaine qui passe sans qu’on nous mette des rediffusions d’émissions qui datent d’il y a longtemps. Ces responsables des émissions en langues nationales   n’ont même  pas  osé demander  à la direction de la Radio, l’autorisation pour couvrir la rencontre internationale de la vache (Tabital Pullaagu), tenue, en janvier au palais des Congrès. Dans les journaux parlés, ils ont  passé sous silence l’information en Pulaar. C’est dire que la maladie a commencé par la tête.

Ce n’est donc pas pour rien que les auditeurs ont boudé ces émissions en langues Pulaar, puisqu’elles sont de piètre qualité. Est-ce parce qu’ils sont incompétents  et  pas payés à la fois ? Selon nos informations, la majorité des animateurs  ou journalistes  en langue Pulaar  sont des bénévoles. Qu’à cela ne tienne. Feu  Mamadou Demba Sy  qui n’avait pas  de contrat avec la  Radio  réussissait à produire  de bonnes émissions, il  a su  faire  preuve de professionnalisme, à  renouer les auditeurs  et  Radio Mauritanie, à travers certaines émissions phares, notamment celle de lundi après-midi. C’est dire que cet homme a laissé beaucoup d’orphelins. Sur sa lancée, on peut citer les efforts  de  Doro Gueye  (Bobo loonde)  pour offrir aux auditeurs une  émission  de qualité, le weekend, mais ce garçon très dynamique et percutant n’a même pas de contrat avec la Radio. Une situation incompréhensible de la part des responsables de cette Radio nationale qui, sans risque de nous tromper font comme dans l’exploitation.

Du côté des auditeurs, on ne note aucune plainte de ce qui se passe à la Radio ;  on dirait qu’ils méconnaissent leur droit à l’information. Ceux qui continuent  encore à appeler  en direct ne le font que  pour  se réjouir d’une émission ou de  remercier  tel ou tel, ce qui n’a aucun intérêt pour ceux  censés suivre cette  radio. Ils devraient se plaindre de la qualité des émissions et du temps qu’on  fait perdre à leur émission sans jamais de compensation.

Espérons que les promesses de réaménagements prêtées  au  nouveau directeur de la Radio, Abdallahi Ould Ahmed Daamou  viendront remettre un peu  d’ordre  dans la maison, pour ne pas dire de justice  au niveau des programmes de la Radio mère. Les auditeurs en langue Pulaar voudraient bien voir leurs émissions de l’après-midi être décalées dans d’autres  tranches  horaires, la nuit surtout.