...hommes politiques que de redynamiser et d’implanter le parti de l’UPR’’
Le Calame: Quels étaient les objectifs des deux dernières marches du FNDU à Nouakchott ? Ont-ils été atteints ?
Saleh Ould Hannena: Je vous remercie de me donner l’occasion d’éclairer l’opinion publique sur la situation actuelle et sur la manière dont nous pensons agir, face aux prochaines échéances. Les deux dernières marches organisées par le FNDU manifestaient la volonté des forces politiques qui composent le Forum de venir aux côtés des citoyens, pour partager, avec eux, leurs souffrances et leurs problèmes. Ces marches voulaient, en outre, attirer l’attention des pouvoirs publics sur toutes ces questions cruciales : flambée des prix, injustice sociale sous toutes ses formes, détérioration des systèmes éducatif et sanitaire, etc. ; et contribuer, ainsi, à leur trouver les solutions adéquates.
Ces marches étaient une manière démocratique et pacifique d’exprimer notre opposition, ferme, à la politique entreprise par le gouvernement qui se traduit, entre autres, par la cherté de la vie, la gabegie, la gestion unilatérale du pays et des processus électoraux. La dernière édition de la monnaie nationale a entraîné, comme nous l’avons prévu, une augmentation sans précédent des prix des denrées de première nécessité. Cette augmentation exorbitante des prix, en un temps record, a des répercussions très graves sur le niveau de vie des citoyens. Mais malgré l’ampleur du dol, le gouvernement reste les bras croisés. Nous avons jugé, au FNDU, que la situation nécessite au moins un acte pacifique que nous avons traduit par ces deux marches, comme vous l’avez constaté.
- Le Forum a toujours marché « contre la cherté de la vie, la gabegie, la gestion unilatérale du pays et des processus électoraux », mais sans jamais réussir à faire plier le gouvernement. Quelle réponse pouvez-vous donner aux militants, sympathisants et simples citoyens qui se demandent à quoi servent vos marches ?
- Je citerai, ici, un poème arabe dont un des vers dit : « La personne doit faire de son mieux et fournir l’effort nécessaire mais il n’est responsable du sort qui lui sera réservé ». Nous avons pour rôles de relever les maux de notre société et de réprimander les actes entrepris par le pouvoir que nous jugeons insuffisants voire inexistants. Ce type d’actions, dans les Etats démocratiques, oblige le pouvoir à corriger le tir, s’il veut se maintenir en place. Mais, malheureusement, tel n’est pas le cas, chez nous, car on peut se maintenir au pouvoir par des moyens plus faciles.
- Le Président a décidé de redynamiser son parti, l’UPR, principal formation de sa majorité présidentielle. Il s’agirait, signalent les observateurs, de manœuvres en perspective des prochaines élections de 2018 et de 2019. Comment appréhendez-vous, du côté du Forum, ces échéances capitales pour le pays, puisqu’elles doivent consacrer une alternance politique, avec le départ de l’actuel président dont le dernier mandat prend fin en 2019 ? Qu’entendez-vous faire pour éviter de rater ces deux rendez-vous ?
- Les tractations entreprises, ces jours-ci, par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz et son entourage, sont plus une manière de préparer les élections et d’occuper leurs hommes politiques que de redynamiser et d’implanter le parti de l’UPR. Ce jeu est clair pour tout le monde. En ce qui concerne votre seconde question – comment éviter de rater ces échéances électorales ? – je vous dirai simplement ceci : à mon avis, les partis politiques sont fondés pour participer aux échéances électorales et accéder, en conséquence, au pouvoir par les urnes. Le boycott des élections est, en soi, une action extraordinaire qui peut être dictée par les circonstances. Nous sommes en train de discuter, au FNDU et au G8, de ces circonstances-là. Soyez bien certains que nous prendrons, au moment opportun, la décision qui s’impose et vous en serez informés.
Propos recueillis par DL