Le poste de ministre secrétaire général de la Présidence est vacant, depuis quelque deux mois. Une Première, dans l’histoire du pays, qui amène les observateurs à se demander pourquoi ce poste stratégique n’est pas pourvu, depuis le départ d’Ould Khouna. Certains n’hésitent même pas à spéculer sur sa suppression, arguant de ce que le Président voudrait tout contrôler.
La vacance vient bloquer les activités du comité de suivi de l’accord signé, entre le pouvoir et une partie de l’opposition, le 20 Octobre 2016. C’est, en effet, ledit ministre qui préside cette structure chargée de mettre en œuvre les résolutions du dialogue de 2016. Elle ne se réunit donc plus. Interrogé sur la suite de ses travaux, un de ses membres laisse entendre, un peu dépité quand même, qu’ils sont « à l’arrêt depuis le départ de son dernier président ». Et de suggérer, au chef de l’Etat, d’en confier au plus vite l’intérim, soit au Premier ministre, soit à l’un de ses chargés de mission ou conseillers, car les résolutions doivent être mises en œuvre avant les élections de 2018 et 2019.
Le départ d’Ould Khouna avait fait courir des rumeurs sur l’imminence d’un « important remaniement ministériel ». Les observateurs prêtent, au Président, l’intention de se doter d’une « équipe de combat », en perspective des prochaines échéances électorales, et en l’état actuel des choses, ni son gouvernement ni son parti ne sont en mesure de relever le challenge. Pour certains analystes, les municipales, législatives et conseils régionaux prochains seront déterminants dans le départ ou le maintien d’Ould Abdel Aziz au pouvoir, en 2019. C’est dans ce cadre, semble-t-il, que s’agitent les premières manœuvres, comme la remise à plat de l’UPR, principal parti de la majorité. Le Président voudrait lessiver ce parti qui a fini de montrer ses limites, comme le gouvernement d’Ould Hademine. Tous deux ont enregistré un échec cuisant, lors du referendum constitutionnel d’Août dernier, incapables de mobiliser les Mauritaniens pour plébisciter le projet d’Ould Abdel Aziz.
Mais la situation économique et sociale est particulièrement difficile. Le Président aura-t-il la témérité de se débarrasser de certains de ses soutiens de première heure, courant ainsi le risque d’élargir un peu plus le cercle déjà vaste des mécontents de son pouvoir ? La voie de salut, pour son avenir, semble pourtant passer par là, croit savoir un analyste. Wait and see !