La Mauritanie est dans l'expectative de trois échéances électorales prévues dans le cours de l'année à venir (2018). Ainsi, en avril prochain, un scrutin devrait être organisé pour la mise en place des Conseils régionaux pour le développement, qui remplaceront le Sénat, aboli par le référendum d’août dernier. Il semblerait que le gouvernement va organiser les élections municipales dans la foulée de celle des Conseils régionaux de développement. Il se pourrait aussi qu’en octobre 2018, des élections soient organisées pour renouveler le Parlement, qui a été élargi conformément aux récents amendements constitutionnels qui ont augmenté le nombre de sièges à l'Assemblée nationale ; cela si le renouvellement du Parlement n'est pas reporté pour l'après-élection présidentielle de 2019.
Dans ce contexte, notre Parti, le Mouvement populaire mauritanien, appelle à un dialogue national impliquant tous les partis politiques, afin d'élaborer une stratégie garantissant la participation de tous à l'organisation équitable et transparente de ces différentes échéances électorales. Nous espérons que ce dialogue aboutira à des ententes politiques qui protègent notre pays et sauvegardent sa sécurité, sa stabilité politique et son bien-être social.
Le dialogue national est aujourd’hui paralysé par les querelles des dirigeants politiques, qui jusqu'ici n'ont pas réussi à faire correspondre leurs propres objectifs avec l’intérêt supérieur de la Nation. Le dialogue de sourds entre l'opposition et la majorité, qui a rendu impossible la définition des normes du dialogue et le consensus national autour d'elles, a fait de l'esprit partisan le critère unique des positions politiques. C'est notre grand problème : nous ne nous entendons plus ! Chacun de nous a sa propre compréhension de l'État, du Président, de la Constitution, du Peuple, de l'Opposition, de la Majorité... Et du Dialogue.
La Mauritanie a besoin d’un dialogue national sincère, pas de manœuvres de dialogue. Ou faut-il attendre d’être crucifiés sur le mur des conflits africains et qu’on nous prenne la main pour nous conduire dans une capitale étrangère et nous dicter un accord que nous n’aurons pas choisi. La Mauritanie mérite-t-elle cela ?
Nos dirigeants politiques doivent savoir qu’ils seront responsables devant le peuple et devant l’histoire de l’échec de la concertation nationale et qu’ils ne seront plus crédibles devant leurs partisans et leurs alliés, qui leur tiendront rigueur s’ils échouent dans le processus du dialogue. L’échec du dialogue national sera celui des dirigeants politiques, ce sera aussi celui de la Mauritanie.
22/12/2017
La Présidente
Savia mint Bardass
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