Depuis ce lundi 18 décembre les employés de l’établissement national de l’entretien routier (ENER) ont décidé d’arrêter de travailler en attendant de voir plus clair dans leur situation et de savoir quel avenir réserve le gouvernement mauritanien à des centaines de personnes dont à peine trois cents de travailleurs officiels. En réaction au mouvement de grève, les autorités ont ordonné de faire sortir de l’enceinte et des bureaux de la société tous les travailleurs y compris des directeurs. Selon un responsable de l’établissement, les travailleurs veulent juste savoir leur sort puisque l’acte de fusion annoncé par le gouvernement avec l’ATTM au cours d’un conseil des ministres ne serait qu’une grosse supercherie qui va permettre d’avoir le temps de liquider tout doucement l’établissement d’entretien routier et de passer à la trappe les droits de ses anciens employés. Le cas des travailleurs de Pizzorno est à ce titre très édifiant. L’ENER, dont le dernier directeur général croupit en prison depuis quelques mois, est accusé de ne pas avoir pu justifier un peu plus de vingt millions d’ouguiyas. Or, c’est un secret de Polichinelle que l’ENER est depuis plusieurs années en faillite à cause de la gestion des directeurs généraux parachutés par le département de tutelle (équipement et transport) du temps d’un certain ministre redevenu après puissante autorité de l’Etat qui fait, défait, couvre ou envoie en prison ou en disgrâce qui il veut quand il veut. Actuellement, ATTM, une filiale de la SNIM exécute les nombreux marchés qu’elle engrange avec le matériel et les hommes de l’ENER que le gouvernement a décidé de fusionner avec elle dans une perfide manœuvre de faire passer en perte et profit les innombrables travers de gestion qui risquent s’ils ne sont pas dissous rapidement de refaire surface et de ‘’faire paraître le soleil’’ sur les véritables responsables de la banqueroute de l’ENER.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.