La brigade de gendarmerie de Maghama a placé en garde à vue, 10 notables de la commune de Saghé Lo Aly, à la suite d’un diffèrend portant sur le statut d’imam de la mosquée de la localité.
Une affaire a priori banale, mais politisée par des acteurs tapis dans l’ombre et au rang desquels figure notamment un haut responsable du ministère de l’orientation islamique.
Parmi les personnes arrêtées figurent notamment Thierno Saidou NDongo, imam adjoint de la mosquée de Saghé depuis 17 ans, derrière le titulaire, Thierno Baidy Dia.
A l’origine de ces arrestations un conflit né du retrait de l’imam titulaire « sous le poids de l’âge et de la maladie, qui a désigné comme successeur son neveu, Thierno Aliou Dia, un homme âgé d’une quarantaine d’années. Une décision tombée pendant que Thierno Saidou NDongo, imam en second, était en pèlerinage à la Mecque. A son retour, NDongo tente de diriger la prière conformément à une tradition séculaire suivant laquelle l’adjoint remplace le titulaire en cas de vacance de la charge », explique un cadre retraité ressortissant du village.
Mais dans le cas de Saghé une partie des fidèles s’oppose à l’intronisation de l’imam en second.
Thierno Saidou Ndongo et ses partisans décident alors de se retirer à un autre endroit qui ne servait pas à la grande prière musulmane du vendredi, pour en faire une nouvelle mosquée abritant leur office hebdomadaire.
Une démarche perçue comme « un acte de rébellion » par le groupe fidèle au nouvel Imam, Thierno Aliou Dia. Les membres de ce clan portent plainte accusant les autres d’avoir accompli la grande prière du vendredi 08 décembre dans un endroit qui n’est pas « une mosquée officielle » précise notre source- qui a requis l’anonymat. « La thèse des auteurs de la plainte suscite des interrogations dans la mesure où la localité de Saghé, qui compte de 5000 à 6000 habitants, n’abrite aucun lieu de culte construit par l’Etat, qui aurait ainsi le statut de mosquée officielle.
En fait, la véritable question de fond vient de la politisation de cette affaire, les membres du clan de NDongo sont présentés aux autorités locales comme des opposants », note avec désolation la même source.
Les magouilles politiciennes viennent ainsi polluer la pratique de la religion et les rapports au sein d’une même communauté que tout devrait pourtant unir.
Une tendance favorisée par la persistance des mauvais reflexes de l’administration imputables à une culture accumulée sous le parti unique, les régimes d’exception, mais aussi le système de démocratie au rabais qui gouverne la Mauritanie depuis le début des années 1990.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.