Meurtre à côté de l’hôpital
Ten Soueïlim est un des plus vieux quartiers de Nouakchott-Est. Il était relativement paisible lors des premières années de développement de l’insécurité et des crimes dans la ville. Malgré quelques sortis du fameux Brahim « Bazin », ce quartier populaire restait sans grands problèmes. Ce n’est que tout dernièrement que les vols, viols et agressions ont commencé a y être déclarés presque quotidiennement, malgré la proximité de quatre commissariats de police. Il semble malheureusement que les malfaiteurs et les toxicomanes s’y soient installés, par dizaines.
Lundi 13 Novembre, vers vingt-trois heures, un jeune homme appelé Taki ould Taleb Khiyar ould Kboidich marche dans une ruelle jouxtant l’hôpital Cheikh Zayed. Il est en train de parler au téléphone quand deux gaillards de teint foncé, armés de machette, l’abordent. Devant leur humeur manifestement agressive, le jeune homme se met sur la défensive et la bagarre s’engage, sous les yeux de quelques passants. Dix minutes plus tard, le pauvre Taki s’écroule, tailladé par les deux machettes. Les deux bandits vident ses poches, s’emparent de son valeureux téléphone et disparaissent. On évacue sans tarder le malheureux à l’hôpital Cheikh Zayed où les médecins du service des urgences ne peuvent que constater son décès. Le substitut du procureur vient établir le constat routinier et ordonne à la police, d’ouvrir une enquête pour arrêter, au plus tôt, les meurtriers. Le commissariat de police Toujounine 2 lance ses agents sur les traces des criminels, après avoir interrogé témoins et voisins du théâtre du crime. Aux dernières nouvelles, un suspect, appelé Yacoub Abdou Touré, a été appréhendé. Nous y reviendrons prochainement.
Un second meurtre à Ten Soueïlim
Au carrefour Ten Soueïlim, la nuit, c’est l’animation. Un va-et-vient continu devant les restaurants, épiceries et hammams. Des voitures se garent devant les restos et fast foods. Des clients, le plus souvent des couples de jeunes, restent à bord tandis que des dizaines de commis se ruent pour prendre commande et leur ramener leur repas, moyennant pourboires. Une sorte d’Eldorado dérisoire pour les jeunes désœuvrés en peine de quelques cigarettes. Vendredi 17 Novembre, vers vingt-deux heures, il y en a quelques-uns, devant l’épicerie Chebab au nord du carrefour. Quatre nouveaux venus ont pris position, cette nuit, espérant concurrencer les habitués. Une chaude discussion s’en suit, avant de dégénérer en bagarre. Abdallahi, un jeune dont la famille habite Arafat, est poignardé par un des intrus. Il s’écroule dans une mare de sang. Une foule de curieux se forme aussitôt autour de lui. Ses amis l’évacuent au plus vite à l’hôpital où il meurt un peu plus tard, avant même que les médecins ne puissent l’examiner. Le meurtrier et ses complices se sont enfuis.
Après le constat des autorités judiciaires, le commissariat de police Dar Naïm 2 ouvre une enquête. En vain, à ce jour, mais il semble sûr que la plupart des membres de ces deux groupes sont des toxicomanes, selon une source de la police.
Les gosses éclaireurs
Au quartier Ecole Oum El Mounine du Carrefour, non loin du commissariat Arafat 2, voici une femme occupée à cuisiner, seule à la maison, un de ces derniers jours, vers onze heures. La grande porte d’entrée est largement ouverte et la dame a laissé son téléphone portable et un sac, au sol de la véranda. Soudain, un gosse fait irruption dans la maison, s’empare du portable et sort en courant. La femme qui lui tournait le dos ne le remarque qu’au moment où il s’élance dehors. « Hé, où vas-tu avec mon téléphone ? – Ce sont ceux-là qui m’ont envoyé », répond effrontément le gamin, en désignant trois «djenks » soudainement apparus. L’un d’eux saisit le portable et sort un couteau. « Oui, c’est nous qui l’avons envoyé » lance-t-il en brandissant son arme, « tu as une objection à faire ? – Non, non ! », répond la femme, effrayée. La bande se retire et disparaît, tandis que la dame crie au secours. Mais la rue est vide et personne ne l’entend. D’autres femmes, tout aussi solitaires, en d’autres quartiers de la zone, ont ainsi reçu le même genre de visite d’enfants-éclaireurs de malfrats. Une fois constatée l’absence de tiers, ces gamins informent leurs commanditaires à l’aguet, qui n’ont plus qu’à entrer et braquer les pauvres dames.
Mise au courant de ces sinistres agissements, la police n’a, jusqu'à présent, rien tenté pour y mettre fin. De quoi faciliter la recrudescence, certaine ces derniers temps, de la délinquance en diverses zones de la ville. D’autant plusque les patrouilles de la Garde, occupées par le maintien de l’ordre, se font rare.
Mosy