Le Calame : Dans un communiqué publié il ya quelques jours, la Coalition de la Citoyenneté a décidé de suspendre sa participation au comité de suivi de l’Accord du 20 Octobre 2016. Principale raison invoquée : le gouvernement ne tient pas compte des propositions ayant fait l’objet de consensus ; pire, ses responsables en violent constamment les résolutions. Vous citez en exemple les symboles nationaux (drapeau et hymne national). En plus de ce retrait, quelle(s) action(s) comptez-vous mener ?
Bilal Verzeg : Si vous lisez bien le communiqué, vous vous rendrez compte que nous demandons une rectification de la procédure de travail du comité de suivi du dialogue. Le respect de la procédure adoptée d'un commun accord est une condition de réussite de la mise en œuvre des résultats du dialogue.
-Allez-vous reconnaître la nouvelle version des deux symboles nationaux qui devrait être dévoilée, semble-t-il, à l’occasion du 57e anniversaire à Kaédi, le 28 Novembre prochain ?
-Aucun commentaire.
-Ce retrait remet-il en cause votre participation aux futures réunions du comité de suivi ou n’est-il que tactique?
- Notre retrait vise à faire respecter la procédure de travail, même si, pour ce faire, les parties devront recourir à l'arbitrage du président de la République qui a ouvert et clôturé les travaux du dialogue.
-Parmi les résolutions de celui-ci figuraient, également, l’organisation d’élections municipales et législatives anticipées. Vous croyez à la tenue de ces scrutins en 2018 ?
-L'accord sur des élections anticipées figure bien parmi les résultats du dialogue.
-L’arène politique reste marquée par une tension permanente, entre le pouvoir et l’opposition dite radicale (FNDU et RFD). Que diriez-vous, aux uns et aux autres, pour qu’ils enterrent la hache de guerre et que les prochaines échéances électorales puissent se dérouler dans un climat apaisé, sans contestation ?
- Nous demandons un dialogue franc et sincère entre tous les acteurs. Notre coalition travaille fortement pour une alternance pacifique en 2019. Nous souhaitons, entretemps, une continuation du dialogue entre tous, afin que le climat soit apaisé, pour une transition pacifique.
-Nos relations diplomatiques, avec nos voisins immédiats (Sénégal et Maroc), connaissent des hauts et des bas très fréquents. Qu’en pense l’ancien diplomate que vous êtes ?
-A ma connaissance, les relations diplomatiques de notre pays sont bonnes. Un bon travail a été réalisé, sur le plan diplomatique, par le président de la République. Dans les relations internationales, il ne faut pas s'arrêter aux secousses passagères.
-L’été a fortement été marqué par l’arrestation du sénateur Ould Ghadda, la mise sous contrôle judiciaire de sénateurs, de syndicalistes et de journalistes. Que pensez-vous de ce feuilleton « politico-judiciaire » ?
-Nous souhaitons que ce feuilleton s'arrête et qu’Ould Ghadda soit libéré, toujours dans le cadre d'un apaisement . Pour avancer, il faut que chacun y mette du sien, dans l'intérêt supérieur du pays.
- La lutte contre l’esclavage et/ou de ses séquelles oppose le pouvoir et les organisations de défense des droits humains (Manifeste, SOS-Esclaves, El Hor, AFCF, etc.). Que vous inspire ce combat ?
-Un combat noble auquel j'ai moi-même beaucoup donné et qui a connu des avancées certaines. Voilà pourquoi tout un chacun s'en réclame, aujourd’hui.
Propos recueillis par Dalay Lam