Nous, Enseignants de la Faculté de Médecine de Nouakchott, représentés par le Syndicat Mauritaniens des Enseignants Chercheurs Hospitalo-universitaires (SYMECHU) ; croyant en notre triple et noble mission d'enseignement, de recherche et des soins d’encadrement dans les hôpitaux, avons toujours privilégié de résoudre nos problèmes par les négociations.
A ce titre, nous avons observé en vain l’attente jugée nécessaire à l’aboutissement des promesses tant réitérées par les responsables concernés par l’application du Décret 126/2006 en date du 4/12/2006 réglementant notre situation.
Malgré une patience étalée sur plus d’une décennie dont la consécration a permis la sortie de plusieurs promotions de médecins sans troubles, nous n’avons constaté aucune manifestation de bonne volonté de la part des responsables allant dans le sens du règlement du problème.
Aussi, pour relancer la situation, nous avons jugé utile de demander aux autorités l’application intégrale du Décret 126/2006 loin de tout esprit fondé sur la recherche du profit matériel.
Après avoir épuisé toutes les voies de négociation et de dialogue, d’une part, et respecter les procédures en vigueur, d’autre part, notre syndicat a décidé d’entrer en grève générale à partir du 1er Septembre 2017.
Le choix de cette date répond au souci majeur d’éviter la perturbation des cours et stages des étudiants.
Il ya lieu de souligner que parallèlement à notre entrée en grève, nous avons toujours maintenu la volonté de dialogue en dépit de l’indifférence affichée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et les promesses formulées par son Excellence le Premier Ministre de régler le problème dans dix jours.
Pour exprimer sa volonté d’apaisement, le bureau exécutif du syndicat a décidé, durant les dix jours, la levée partielle de la grève (dépôt des sujets d’examen de la session de rattrapage, surveillance des examens mais refus de correction des épreuves).
Au lieu de répondre positivement à ces concessions, le Ministère de l’Enseignement Supérieur a choisi la voie du blocage de l’application du Décret par l’implication du Président de l’Université pour la traduction de douze professeurs de la Faculté de médecine devant le conseil de discipline pour avoir fait valoir leur droit oubliant que cette mesure enfreint le droit légitime à la grève garanti par les textes en vigueur.
Il importe de noter qu’en agissant ainsi, le Président de l’université a fait une application sélective du Décret 126/2006 en faisant valoir l’aspect répressif et occultant l’aspect droits.
Pire encore, pour minimiser l’importance du rôle des professeurs et passer outre les règles d’usage dans les établissements d’enseignement supérieur garantissant la justice et la transparence des examens, le Doyen de la Faculté de médecine a immiscé des personnes inconnues dans la correction des copies et la délibération des résultats. Tout comme il a procédé à l’annulation de certaines épreuves programmées en session complémentaire.
Eu égard à l’attitude réfractaire du Ministère de l’Enseignement Supérieur à travers les agissements non coopératifs du décanat de la Faculté de médecine et de la présidence de l’Université, nous, membres du Syndicat Mauritaniens des Enseignants Chercheurs Hospitalo-universitaires (SYMECHU), avons décidé :
1. La poursuite de la grève jusqu’à la satisfaction de l’ensemble des doléances posées
2. Le refus de répondre à la convocation du conseil de discipline de l’Université
3. L’invalidation des résultats dans un souci de justice et de préservation des intérêts des étudiants
4. L’invitation des étudiants à ne pas accepter les résultats déclarés pouvant constituer une source d’injustice à l’endroit de certains d’entre eux
5. L’élargissement du périmètre de communication avec les médias par la tenue d’une conférence de presse le dimanche 22 Octobre 2017 en vue de clarifier la situation et la faire sortir de l’anonymat
6. L’envoi d’une lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président de la République et la demande de son audience
7. L’exhortation de l’ensemble du corps professoral de la Faculté de médecine à la préservation de l’unité et la poursuite de la grève jusqu’à satisfaction complète des revendications.
Le Bureau exécutif