Un ministre de gouvernement, dans un pays comme la Mauritanie, il arrive comment ? Il fait quoi ? Il part comment ? Bien fastidieux de prétendre écrire toute l’histoire d’un ministre. Normalement, pour être ministre de quelque chose, il faut, au moins, connaître un chouïa des fondamentaux liés à cette chose. Par exemple, si le ministre de la Santé était, avant sa nomination, un employé de la plaine de M’Pourié, pensez-vous qu’il sache distinguer une seringue d’un sparadrap de bonne qualité ou d’un stérilet ? On comprend aisément qu’il puisse les confondre avec un semis de riz, un sachet d’engrais ou une botte de fumier. Au tout début de la Mauritanie, les ministres n’étaient pas nombreux. Mais « c’était du mouton », comme on dit. Maintenant, ils sont foison. Qu’Allah aveugle celui qui « oeille » et nous donne ce que sa « baraka » descend ! Un ministre vient comme ça, fait comme cela. Et part comme ceci. Vient comme ça, sans savoir comment il est venu. A vingt-deux ou vingt-trois ans. Chanceux d’être l’ami de l’ami de quelqu’un dont la maman est l’amie de la femme de quelque copain de la copine d’un général dont la tribu est historiquement liée par le sang, la culture, l’histoire et la géographie, à ce ministre. Bref, le voilà ministre du Pétrole, lui qui a poursuivi des études en sciences islamiques, complétées par quatre ans de « toujours debout », dans une boutique au poste de douane 55, sur la route de Nouadhibou. Et le voici à faire comme ça, changeant tout le staff du ministère, histoire de rajeunir la classe politique. Nouveau directeur de cabinet. Nouvelle secrétaire très particulière. Nouveau planton. Nouveau fournisseur. Nouveau deuxième bureau. Nouvelles portes et nouvelles fenêtres, ouvrant sur de nouveaux points cardinaux. Selon qu’on est de l’Est, de l’Ouest, du Nord ou du Sud, les repères ne sont pas les mêmes. L’Est, pour les gens de l’Est, n’est pas l’Est des gens de l’Ouest. Un ministre part comme ceci : « Plus long que lui, un loup en position debout » ; sans savoir comment il est parti, il va reprendre la queue et attendre. Plus il attendra, plus il se formalisera. Plus il attendra, plus il se rendra compte qu’il doit produire un signe, pour « rappeler de sa tête ». N’importe quoi, mais un signe, en tout cas : article sur l’esclavage ou l’enseignement, histoire de marquer quelques remontrances de mécontentement, émission sur une TV, privée de préférence, pour dire quelque chose qui fâche un peu. Il faut ménager une petite passerelle, pour passer. Un petit corridor, pour circuler, voir et entendre ce qui se dit. Là-bas. Comme je crois l’avoir déjà dit, une fois, les Mauritaniens aiment trop raconter des choses peu ou prou intéressantes. Surtout ‘’sur le Président’’. Par exemple que Guterres ne l’a pas laissé parler, à la tribune des Nations Unies. Ce qui est faux, puisque la tribune n’appartient pas à Guteres. C’est un journal indépendant de chez nous. Et Ould Abdel Aziz est même le bienvenu au Calame, pour dire ce qu’il veut. Les gens ne « s’égalent » pas. Tout ça, ce sont les affaires de va-t’en-guerre qui veulent tout mélanger. La Mauritanie avec l’ONU, puis avec le Sénégal, puis avec le Maroc, puis avec l’Algérie. La bataille était pourtant endormie. Puisse Allah maudire celui qui la réveille ! Entre nous et le Sénégal : C’est le couscous, le lakh, le dakhine, le riz au poisson, le yassa, le tagine, les moutons de fête, les pâturages, les arachides, le xalam, le mbalakh, la tidinit, l’ardine, Tivavoune, Nimjatt. Nous connaissons Darou Mousti et Louga. Ça, ce n’est pas rien, hé ! Entre nous et le Sénégal, c’est comme entre la langue et la bouche, entre l’arbre et l’écorce. Les satans, les diables, les moins que rien. De partout. De tous bords. Quand tout se renverse, c’est imparable : le poisson aux Chinois, le fer aux autres, le cuivre et l’or encore à d’autres. Donnons-nous la paix à nous-mêmes. Fermons le bec aux oiseaux de mauvais augure, aux nageurs en eaux troubles. Partageons le thé, le tiéboudiène, le méchoui. Salut.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.