Touche pas à ma nationalité s’est insurgé contre la brutale répression par les « forces de répression du régime raciste et esclavagiste du Président Mohamed Ould Abdel Aziz » du sit in organisé devant le ministère de la justice pour réclamer justice pour Lamine Mangane, assassiné par ces mêmes forces le 27 septembre 2011 à Maghama. Les protestataires ont exigé la traduction en justice des auteurs du crime avant d’être dispersés violement à coups de matraques et de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre. Depuis 2012, Touche Pas à Ma Nationalité convie annuellement ses sympathisants à deux événements majeurs. Un sit in edt organisé annuellement devant les locaux du ministère de la justice pour dénoncer l’impunité ainsi qu'une lecture du coran pour le repos de l’âme du jeune martyr à El Mina.
Pour l’organisation dirigée par Dr Dia Alassane, « Ce faisant, le régime ne fait encore une fois que dévoiler sa face hideuse : en plus d’être une dictature ne tolérant aucune contradiction, il fait montre de sa vraie nature raciste et discriminatoire en interdisant comme par hasard toutes les manifestations dénonçant l’injustice et l’impunité concernant les crimes commis contre la communauté noire au moment même où d’autres ont transformé les grilles du palais présidentiel en grilles des lamentations y organisant des sit in pour un oui ou pour un non ».
Ainsi, Touche pas à ma nationalité dénonce avec la dernière énergie cette politique de deux poids, deux mesures et cette restriction systématique des libertés.
« L’intimidation et la répression ne nous détourneront pas de notre combat pour les causes nobles et nous n’aurons de cesse de poursuivre le dossier Lamine Mangane tant que la lumière n’aura pas été faite et tant que la justice ne lui sera rendue », tonne TPMN.
A signaler que le portrait de Lamine Mangane figure désormais en bonne et due place au Mémorial initié par Amnesty international en hommage aux militants des droits de l’homme assassinés dans le monde. Lamine Mangane est tombé le 27 septembre 2011, à l’âge de seize ans, sous les balles de la gendarmerie de Maghama pour avoir osé protester, à l’appel de Touche pas à ma nationalité, contre « la nature raciste et discriminatoire de l’enrôlement » initié par le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz et pour avoir «osé réclamer la citoyenneté pleine et entière pour tous les Mauritaniens ». Une plainte a certes été déposée depuis par Bala Mangane, père de la victime, mais elle n’a jamais connu le moindre début d’exécution du fait de l’obstruction systématique de l’Etat, juge et partie.
Touche pas à ma nationalité et les organisations partenaires ne ménagent cependant aucun effort pour que le dossier ne soit pas simplement enterré. Le travail de lobbying initié par l’organisation et ses partenaires avait conduit à l’inscription explicite du règlement du cas Lamine Mangane parmi les recommandations faites à la Mauritanie en 2013 par le Comité des droits de l’homme de l’ONU lors de sa 109ème session. C’est ce même travail qui a permis, en ce 6ème anniversaire du décès de Lamine Mangane, de faire figurer le portrait du jeune militant au panthéon des défenseurs des droits humains assassinés d’Amnesty international.
Le portrait est accessible à l’adresse suivante:
https://hrdmemorial.org/hrdrecord/lamine-mangane/
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.