Maître Mahfoudh Ould Bettah, président du parti de la Conférence Démocratique (CDN), a prévenu contre « la fraude » dans le cadre du référendum pour l’adoption d’un projet de révision constitutionnelle, prévue samedi, dans une déclaration faite vendredi.
Maître Bettah est un ancien ministre de la justice sous la transition 2005/2007. Il a été bâtonnier de l’Ordre National des Avocats (ONA) pendant 11 ans.
Le parti CDN- opposition-est membre du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU).
C’est la seule formation de cette mouvance qui appelle à voter « Non» à l’occasion du référendum du samedi prochain, alors que toutes les autres composantes de la nouvelle Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), ont annoncé une campagne de boycott actif et « une journée pays mort » à la date du scrutin référendaire.
Pour justifier son alerte contre la fraude, l’ancien ministre de la justice s’appuie « sur des changements à la tête de tous les bureaux situés à l’intérieur du pays, à l’insu de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), théoriquement chargée de la supervision du scrutin.
Ce qui nous autorise à penser que ce n’est pas la volonté du peuple qui sortira des urnes samedi, mais le résultat de la manipulation et du bourrage par des fonctionnaires sous les ordres du pouvoir ».
Il se murmure dans certains cercles que plusieurs présidents de bureaux de vote ont été remplacés par des individus à la têted’in itiatives de soutien aux amendements constitutionnels.
Mais Bettah a par ailleurs, déploré l’impossibilité pour son parti de faire campagne, toutes ses manifestations ayant été de fait interdites par les autorités dans les villes où sa caravane s’est rendue à l’image de Nema, Aioun, Kaédi……
Ce référendum, sur la base de l’article 38 de la constitution du 20 juillet 1991, une disposition controversée, vise l’approbation d’un projet de révision constitutionnelle prévoyant la suppression du sénat, la création de conseils régionaux…….
Le recours à 38 est une violation de la foi fondamentale, qui trace la procédure de révision constitutionnelle à travers le chapitre 11, notamment les articles 99,100 et 101, selon la thèse de l’opposition et les avis concordants de plusieurs constitutionnalistes.
Cette démarche cacherait alors une volonté de remise en cause du principe de l’alternance et de la limitation du nombre de mandats présidentiels, par un usage abusif d’une disposition d’ordre générale applicable uniquement dans le cadre d’un référendum législatif.
Mais au-delà de tout cela les véritables questions posées aux mauritaniens dans le cadre de ce référendum reste encore objets de mystère. Il se dit que l’une de ces interrogations serait ainsi formulée: « Approuvez-vous la modification de certaines dispositions de la constitution de 1991 ? » sans préciser lesquelles.