Une bande de huit récidivistes coffrée
Comme nous l’avons souvent souligné, la partie Est de Nouakchott n’a plus rien à envier aux autres zones à hauts risques de la ville. Le taux de crimes y a grimpé, en flèche. La délinquance, en hausse continue. La fondation, par les autorités, de quatre nouveaux commissariats de police n’y a pu mettre terme ni seulement limiter l’inquiétant phénomène. De nombreuses bandes de malfaiteurs circulent, jour et nuit, en cette périphérie et sévissent partout. Chaque jour, les commissariats de police de la zone sont submergés de déclarations de vols, agressions, viols et autres braquages.
Une bande particulièrement dangereuse a fait parler d’elle, le mois passé, en divers quartiers de Toujounine, Tenweïch et Dubaï. Au moins vingt-deux vols à main armée, braquages et cambriolages. Leurs victimes se comptent par dizaines : des épiceries, des boutiques, des magasins et des maisons de particuliers. Se déplaçant à bord de voitures volées, elle a semé la terreur durant trois semaines. La police les a, tout d’abord, ignorés, malgré les nombreuses plaintes déposées chaque jour. Mais le nombre croissant de victimes a fini par décider les autorités à entreprendre des recherches.
Le commissariat de police de Toujounine 2 lance alors ses limiers. Après quelques jours de traque, huit suspects sont arrêtés, séparément, en différents lieux de la zone. Il s’agit d’un groupe de récidivistes bien connus des fichiers de la police. Son chef, Hammoud, et son lieutenant « Fambleau » venaient tout juste d’être relâchés de la prison de Dar Naïm. Au cours de la perquisition de leurs repaires, une véritable caverne d’Ali Baba a été mise à jour. Un énorme butin composé, notamment, de matériel de valeur, argent, nombreux lots de beaux habits et cartes de recharges, ont été saisis.
Disparition d’une jeune fille
La disparition des jeunes filles est, hélas, devenu monnaie courante chez nous. Presque chaque semaine, on entend parler d’une telle ou telle qui n’est pas rentrée chez elle. Les déclarations en ce sens à la police lui sont devenues habituelles. L’opinion garde encore, en mémoire, l’histoire de cette jeune fille qui disparut d’Aleg, tout un mois, parce qu’elle ne voulait pas épouser un cousin qui exigeait sa main. Une autre jeune fille disparut du quartier Arafat, le matin, pour être retrouvée, le soir, dans un coin abandonné au sud de la ville. L’affabulation de sa déclaration avait été vite mise à jour par l’enquête de la police…
Jeudi 13 Juillet, vers dix-sept heures, une jeune fille de dix-sept ans, appelée Fatimetou mint Mahmoud dite Varha, quitte le domicile familial au quartier poteau 11 d’Arafat. Elle se rend, comme chaque jour, en un centre privé de formations où elle suit des cours d’informatique et de français. A ce jour, elle n’en est pas retournée. Sa famille et ses proches ont mené des recherches partout, sans en trouver la moindre trace. Des rumeurs, relayées par certains organes de presse, ont fait état de sa récupération à Nouadhibou, des mains d’une bande de malfaiteurs, mais cela n’a pas été confirmé. Rappelons que deux jeunes filles du collège disparurent, elles aussi, l’an dernier. On les retrouva dans un appartement du quartier Carrefour, en compagnie de deux jeunes dépravés.
Noyade probable d’un frais bachelier
Bouddah ould Yacoub, vingt ans, décroche le baccalauréat scientifique, lors de la session de Juin dernier. Il y a quelques jours, il part, le soir, en compagnie de quelques amis, pour passer un moment de détente à la mer. Un coin tranquille, appelé Miami, au sud du port autonome de Nouakchott. Ils y fixent leur camp et décident de nager un peu, avant la nuit. Mais la mer n’est pas calme et tous conviennent de ne pas trop s’éloigner du rivage. Bouddah, qui se croit bon nageur, passe outre cet avis. Dix minutes plus tard, nul ne parvient à le repérer à la surface de l’eau. Le temps passe et l’inquiétude augmente. Au crépuscule, ses amis décident d’alerter le poste de gendarmerie qui commence aussitôt les recherches. En vain. Aucune trace du jeune téméraire. Mais, comme son corps n’a pas été rejeté par la mer, les membres de sa famille s’accrochent à un mince espoir. Ils se sont regroupés sur le lieu où Bouddah a disparu et poursuivent les recherches.
Mosy