Le bureau exécutif de l’association des maires de Mauritanie (AMM) demande aux pouvoirs publics de sévir contre les auteurs de « discours racistes ou ethnicistes » qui prolifèrent, hélas, depuis quelque temps dans le discours politique et relayés par les médias de la place. Cette déclaration, sous forme de pétition, a été rendue publique, ce jeudi midi au cours d’une conférence de presse, tenue au siège de l’Association.
L’AMM se dit très inquiète de ces discours «gravissimes», parce qu’ils constituent une dangereuse menace pour l’unité et le fondement de notre pays dont la diversité constitue une richesse plutôt qu’une division. L’AMM condamne énergiquement toute déclaration de haine et de division, d’où qu’elle vienne et appelle à la communion des cœurs afin de préserver notre unité nationale et notre cohésion sociale et assurer le développement de notre pays et la prospérité de notre peuple.
Répondant aux questions des journalistes, le président de l’AMM, Cheikh Ould Baya, également maire de Zouerate a traité ces discours qu’on entend partout, dans les meetings et les médias, de « haineux et d’extrêmement dangereux » pour l’unité et la cohésion de la Mauritanie. Il impute la responsabilité à de politiciens de petites pointures qui, après avoir pillé les ressources du pays, attisent de l’extérieur les divisions pour assouvir leurs ambitions. « Ils financent les meetings et dictent le contenu des discours », ajoute-t-il. Ould Baya met en garde contre un tel discours parce qu’on sait seulement quand est-ce que le feu prend, mais on ne sait pas là où il peut s’arrêter. Le maire de Zouerate a cité des pays qui ont eu à pâtir de tels discours (Libéria, Burundi, Rwanda, Sud Soudan, Mali…). La Mauritanie est différente de ces pays, nous devons par conséquent faire très attention, prévient-il. Il a exhorté tous les patriotes mauritaniens à s’ériger et à dénoncer ces discours porteurs de division et de haine entre les composantes et communautés du pays que la Mauritanie n’a jamais connus même pendant les grandes dictatures qu’elle a vécues.
Face à cette situation à haut risque, l’Association des maires de Mauritanie demande aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures pour y mettre fin. Il ne s’agit pas, indique Ould Baya, de restreindre les libertés, qui constituent un important acquis pour notre pays, mais d’en faire le bon usage, à travers l’application rigoureuse de la loi. Il appartient donc aux pouvoirs publics d’en faire usage pour arrêter cette dérive à laquelle nous assistons. Il y va de l’intérêt de tout le monde, donc de la Mauritanie, conclut le président de l’AMM.