L’AMM réclame l’application rigoureuse de la loi contre les auteurs de « discours racistes ou ethnicistes »

29 June, 2017 - 18:45

Le bureau exécutif de l’association des maires de Mauritanie (AMM) demande aux pouvoirs publics de sévir contre les auteurs de « discours racistes ou ethnicistes »  qui prolifèrent, hélas, depuis quelque temps dans  le discours politique et relayés par les  médias de la place. Cette déclaration, sous forme de pétition, a été  rendue publique,  ce jeudi midi  au cours d’une conférence de presse, tenue au siège de l’Association.

 L’AMM se dit très inquiète de ces  discours «gravissimes», parce qu’ils   constituent  une dangereuse menace  pour l’unité et le fondement de notre pays dont  la diversité constitue  une richesse  plutôt qu’une division. L’AMM condamne énergiquement toute déclaration de haine et de division, d’où qu’elle vienne et appelle à la  communion des cœurs afin de préserver notre unité nationale et notre cohésion sociale et assurer le développement de notre pays et la prospérité de notre peuple.

Répondant aux questions des journalistes, le président de l’AMM,  Cheikh Ould Baya, également maire de Zouerate  a   traité ces discours qu’on entend partout, dans les meetings et les médias, de « haineux  et d’extrêmement  dangereux »  pour  l’unité et la cohésion de la Mauritanie. Il impute  la responsabilité à de politiciens de petites pointures  qui, après avoir pillé les ressources  du pays, attisent de l’extérieur les divisions pour assouvir leurs  ambitions.  « Ils financent les meetings et  dictent le contenu des discours », ajoute-t-il. Ould Baya met en garde contre un tel discours parce qu’on sait  seulement  quand est-ce que le feu prend, mais on ne sait pas  là où il peut s’arrêter.  Le maire de Zouerate  a cité des pays qui ont eu à pâtir de tels discours (Libéria, Burundi, Rwanda, Sud Soudan, Mali…). La Mauritanie est différente de ces pays, nous devons par conséquent faire très attention, prévient-il.  Il a exhorté tous les patriotes mauritaniens à s’ériger et à dénoncer ces discours porteurs de division et de haine entre les composantes et communautés du pays que la Mauritanie n’a jamais connus même pendant les grandes dictatures qu’elle a vécues.

 

Face à cette situation à haut risque, l’Association des maires de Mauritanie demande aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures pour y mettre fin. Il ne s’agit pas, indique Ould Baya, de restreindre les libertés, qui constituent un important acquis pour  notre pays, mais d’en faire le bon usage, à travers l’application rigoureuse de la loi. Il appartient donc aux pouvoirs publics d’en faire usage pour arrêter  cette dérive à laquelle nous assistons. Il y  va de l’intérêt de tout le monde, donc de la Mauritanie, conclut le président de l’AMM.