Plusieurs organisations de droits humains ont appelé, au cours du weekend dernier, lors de différentes manifestations, à Dakar, Bruxelles et Paris, à la «libération immédiate et sans condition » des militants abolitionnistes Moussa Biram, dit Pape, et Abdallahi Matalla Saleck, dit Vieux, internés dans la prison de Bir Moghreïn, après avoir été condamnés, en appel, le 18 Novembre 2016, à Zouérate, à trois ans de prison dont un avec sursis, pour avoir participé, à Nouakchott, à un rassemblement non armé destiné à défendre les habitants de la gazra Bouamatou contre une expropriation. Les deux militants d’IRA ont toujours réfuté cette accusation, estimant que leur châtiment correspond à une mesure d'intimidation visant l'IRA.
Allégations de tortures
Abdellahi Matalla Saleck et Moussa Bilal Biram présentaient, au moment de leur déferrement devant le Parquet, le 12 Juillet 2016, des stigmates de violence, notamment des lésions aux mains, dues à des menottes excessivement serrées. Devant la Cour criminelle de Nouakchott – en Août 2016 – puis devant celle d'appel de Zouérate – en Novembre 2016 – les deux détenus ont allégué avoir fait l’objet de tortures. Neuf agents des forces de police auraient été formellement identifiés dans la commission de ces violences. Mais aucune instance judiciaire ne s’est saisie de ces informations ni même exigé l'ouverture d'une enquête.
Selon leurs proches, leur situation s’est aujourd’hui aggravée, avec leur transfert à Bir Moghrein, prison isolée et plus encore éloignée, où ni leur famille ni leurs avocats ne peuvent venir leur rendre visite, en raison de la distance et des dangers du voyage, sur une route non sécurisée. Mais « IRA est loin d’oublier ses martyrs, Moussa Birame et Abdallah Maatalla Saleck », a tenu à rappeler Biram. « Nos militants continuent à les soutenir, malgré les brimades et les répressions policières. Le mouvement poursuit, sans relâche, les campagnes et les missions, nationales et internationales, en leur faveur, publie des communiqués, en faveur de ces prisonniers de conscience et d’opinion. IRA continue à jouer son rôle, envers les prisonniers et leurs familles, tout en gardant des contacts réguliers avec eux et leurs avocats. Ira n’a pas oublié, n’oublie pas et n’oubliera jamais ses braves prisonniers de conscience. Et nos militants continuent et continueront de battre le pavé et de les soutenir, avec tous les risques de bastonnades que cela implique. Nous poursuivons et poursuivrons la campagne internationale, jusqu’à la libération de nos camarades. Et renouvelons, sans cesse, nos rapports contre le gouvernement mauritanien ».
Synthèse Thiam