A Boghé où il séjourne ce lundi (8 mai), Biram Dah Abeïd et sa délégation ont été sommés par le commissaire de police de la ville, Henoune Ould Sid’Elemine de quitter la maison d’un de ses proches Mohamed ould Mbout, dans le quartier de Nioly. Le leader abolitionniste opposera un niet catégorique à cette sommation indiquant que son séjour du reste privé, ne concernait aucunement les autorités. Le commissaire fera finalement un tri faisant sortir les « autochtones » non sans rappeler l’interdiction de tout rassemblement non autorisé par les autorités régionales. « L’ordre vient d’en haut », dira-t-il. Une mesure qui a suscité l'étonnement de la délégation.
Le commissaire était accompagné d’un peloton de policiers cagoulés et armés jusqu’aux dents.
A Gouraye, Biram avait bénéficié d’un traitement spécial. Accueili par un important dispositif sécuritaire, il se fera par la suite escorter par des gendarmes jusqu’aux confins du Gorgol où d’autres pandores de cette région prendront le relais. Durant toute sa traversée, le leader abolitionniste était suivi par des forces de l’ordre et des indicateurs. Biram compte passer la nuit à Aleg et prolongera sa visite à Boutilimitt avant de rallier mercredi Nouakchott.
Le retour de Biram suscite une peur bleue des autorités qui font montre d’un cafouillage sans précedent.
Des militants abolitionnistes et des journalistes avaient été empêchés d’atteindre Sélibaby. Au poste mobile de la gendarmerie de Tachott (35 km de Sélibaby), tous les non ressortissants de la région ont été reconduits manu militari.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.