Invité de la télévision privée Sahel TV, dimanche 30 Avril, le président du Parti Mauritanien du Concret (PMC) ou Arc-en-ciel, a déclaré que « si les [Négro]mauritaniens se reconnaissent en les points inscrits au référendum, s’ils sentent que leur citoyenneté peut être effectivement et définitivement ancrée, de manière indélébile, dans les esprits de tout en chacun, et faire ainsi évoluer leur condition, ils doivent voter oui ; dans le cas contraire, dire non ; les compteurs seront ainsi remis à zéro. »
Le président Balas s’est ensuite prononcé sur plusieurs autres questions de la vie nationale. En invitant, d’abord, les populations à voter, pour ne pas donner raison aux pyromanes tapis dans l'ombre, qui cherchent à séparer les Mauritaniens. Ce sont ceux-là les auteurs des déportations et des tueries de négro-mauritaniens, civils et militaires, entre 1986 et 1992. Et de signaler l’aubaine, pour les Négro-mauritaniens, de s'approprier le rouge du drapeau : ce sera celui du sang versé, par les Noirs, en 1975, lors de la guerre du Sahara ; celui des martyrs de Oualata, des 28 militaires pendus le 28 Novembre 1990, à Inal, et celui, encore, des milliers de civils innocents exterminés, en 1989, sur toute l'étendue du territoire mauritanien. Occasion, aux yeux du président Balas, de leur rendre, à tous, un vibrant hommage et de continuer à réclamer justice. Même si la prière de Kaédi fut une reconnaissance, par l’Etat, des exactions commises, beaucoup reste à faire, sur le chemin du règlement du passif humanitaire et la consolidation de l’unité nationale. « Toutes ces revendications », a rappelé Balas, « se trouvent dans ma correspondance adressée au chef de l'Etat ».
Les problèmes de l’enrôlement du Négro-africain, de l’expropriation des terres, en la vallée du fleuve, de l’injustice sociale, du chômage des jeunes noirs, en Mauritanie, et de la marche réprimée des jeunes ont été également évoqués. A la question du journaliste relative à son silence, depuis quelque temps, sur la question des terres pour lesquelles il s’était tant battu, le président du PMC rappelle qu’il a déjà discuté de la question, avec le président de la République, et qu’il n’a donc pas besoin de la crier à tout vent et moment. Sur la Marche des jeunes, Balas a justifié l’absence de ceux de son parti par le fait qu’ils n’ont pas été associés à la préparation. Cela dit, « les revendications des marcheurs sont légitimes », ajoutant qu’il a tenu à assister, avec deux membres de son parti, à leur jugement et que le PMC a été le seul parti à se féliciter, dans un communiqué, de l'impartialité des juges, de la relaxe prononcée et, surtout, de la composition pluri-ethnique de la Marche, preuve indéniable de son « arc-en-cielisme ».
Sur les manifestions contre le président Ould Abdel Aziz, organisées par des ressortissants mauritaniens en France, « le PMC a désapprouvé sur toute la ligne, au cours de sa réunion hebdomadaire du 14 avril 2017, ce comportement. […] Les manifestants mauritaniens devraient plutôt demander à rencontrer le Président, au lieu d’afficher, à la face du Monde, une image qui n'honore pas notre pays. Cela devrait se faire au pays même et non à l’étranger, parce que le Président est une institution à respecter ». Et de fustiger, par la même occasion, tous les hommes politiques mauritaniens qui s’acharnent sur le Président ou telle ou telle communauté de notre nation, à partir de medias étrangers.
Répondant à la question sur la présence de madame Kadiata Malick Diallo au tribunal, lors du jugement des jeunes manifestants, le président Balas reconnaît que l’ex-députée de l’UFP est une vraie combattante pour la cause des citoyens. Enfin, rappelant que le PMC avait pris courageusement part au dernier dialogue tenu, à Nouakchott, du 30 Septembre au 20 Octobre 2016, « c’est avec ce même courage politique », lance-t-il, « qu’il ira au referendum ».