Le Calame : Le Haut Conseil de la Jeunesse (HCJ) a vu le jour le 28 Avril 2015. Un accouchement difficile. Certains ont même contesté et dénoncé la procédure de désignation de ses membres. Pouvez-vous nous éclairer nos lecteurs sur cette procédure de cooptation, d’abord, et la mission assignée à cet organe, ensuite?
Mohamed Yahya Sidi Brahim : Le Haut Conseil de la Jeunesse est une instance consultative auprès de la Présidence de la République. La mission du Haut Conseil de la Jeunesse se résume essentiellement à contribuer à la promotion de la jeunesse et à sa participation dans les politiques et stratégies de développement du pays relatives aux jeunes. Il a une mission de veille, de proposition et de consultation sur les questions relatives à la jeunesse.
- Qu’avez fait, ces deux petites années, face aux nombreuses attentes de la jeunesse mauritanienne pour que celle-ci puisse se reconnaître en vous ?
- Le Haut Conseil de la Jeunesse a démarré ses activités le 03/06/2016. Bien que le décret le fondantait été publiéle 28/04/2015.Nous sommes conscients des fléaux qui menacent notre jeunesse et des défis auxquels elle doit faire face, problèmes de chômage et d’immigration, notamment. Pour répondre à ces défis et garantir une meilleure participation de la jeunesse, de manière efficace et efficiente, au développement de notre pays, le Haut Conseil de la Jeunesse a mis en place un mécanisme ambitieux qui veut rompre avec les méthodes traditionnelles. Nous nous sommes fixésdes objectifs à la hauteur de cette ambition : se concentrer sur le renforcement des capacités des jeunes, à travers de nombreuses formations sur des thématiques précises, dans le but de booster leurs potentiels en quête d’insertion socioprofessionnelle adéquate et leur offrir les clés nécessaires à la forge d’un comportement personnel, psychosocial, économique et culturel ; être un tremplin pour la jeunesse, à travers l’instauration d’une plateforme, organisée tous les six mois, pour regrouper les jeunes Mauritaniens, de tous horizons, autour d’une table, afin qu’ils puissent s’exprimer librement et poser tous leurs problèmes, en proposant des solutions convenables. La première édition de cette plateforme est prévue pour bientôt ; organiser des journées de sensibilisation sur les différentes thématiques axées sur le développement de la société ; défendre les intérêts des jeunes, dans la mise en place des stratégies et programmes de développement.
Pour matérialiser ses ambitions, le HCJ organise son travail autour de commissions sectorielles, lui permettant d’apporter sa contribution, précieuse, dans la mise en place des stratégies et programmes de développement. Nous avons adopté une approche multisectorielle visant à sortir, dans un premier temps, un état des lieux des secteurs : stratégies élaborées, données de base,projets en cours ou achevés, programmes, statistiques sur les jeunes bénéficiaires de programmes, opportunité, défis, etc.
Dans un second temps, dégager des pistes d’amélioration, débouchant sur un plan d’actions permettant d’apporter des améliorations de l’existant et d’intégrer les attentes des jeunes dans les stratégies de développement.
- Sur quels critères ont été désignés les représentants des différentes wilayas ?
- Pour compléter ses structures, le HCJ a lancé une campagne de candidatures, pour la sélection des membres de l’Assemblée Générale, deuxième structure du Conseil, après le Bureau Exécutif, composée de jeunes âgés de 15 à 35 ans qui représenteront toutes leswilayas du pays. Elle reliera le Haut Conseil de la Jeunesse à celles-ci, garantissant ainsi une participation efficace des jeunes de la capitale et de l’intérieur dans le développement local et national de notre pays.
Les membres qui seront choisis, dans la transparence, en chaque wilaya, animeront la scène via des sessions de travail auxquelles participeront les jeunes et des programmes de sensibilisation, en faveur des jeunes.Ces représentants ont également comme rôle de communiquer les préoccupations des jeunes au Bureau Exécutif.Cette campagne de candidature était accompagnée par une campagne de sensibilisation dans toutes les wilayas, sur les critères de sélection de l’Assemblée et sur son rôle. Elle a également permis d’approcher les jeunes de l’intérieur du pays pour évaluer leurs problèmes et leurs préoccupations, constituant, ainsi, une source fiable d’informations, pour guider les actions du HCJ à l’intérieur du pays.Le processus de sélection est en phase finale (entretiens oraux) et la liste des jeunes choisis sera communiquée au terme du processus.
- Quels rapports entretenez-vous avec les partis politiques ? Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d’être inféodés au pouvoir en place ?
- Le Haut Conseil de la Jeunesse se voit comme un partenaire de développement, avec différents acteur ; spécifiquement, le Ministère de la Jeunesse et des sports, en tant que premier représentant de l’Exécutif concerné par la Jeunesse. Dans ce cadre, la collaboration se manifeste par une complémentarité des actions menées par les deux entités ;le HCJ, par sa force de proposition, en tant qu’organe consultatif représentant l’avis des jeunes, et le Ministère de la Jeunesse et des sports, en tant qu’entité exécutive chargée de la mise en place des stratégies centrée sur la jeunesse et leur épanouissement.
- La jeunesse mauritanienne représenterait près de 70% de la population active du pays. Quels sont les différents problèmes qu’elle rencontre aujourd’hui et qu’entendez faire pour les endiguer?
- Conscient du potentiel inexploité de la jeunesse mauritanienne et des défis qu’elle représente, le président de la République lui accorde une importance particulière. Cette volonté politique s’est concrétisée par l’organisation d’un évènement, premier en son genre en Mauritanie : La rencontre des jeunes avec le Président. Suite à cette rencontre et pour matérialiser son engagement, le président de la République a décidé de fonder une structure autonome, rattachée directement à la Présidence : le Haut Conseil de la Jeunesse. Les actions du Président se sont poursuivies par la nomination de plusieurs jeunes mauritaniens à postes-clés : ministres, directeurs, etc. ; garantissant ainsi une vraie implication des jeunes dans la sphère décisionnelle, pour apporter un sang neuf au train du développement de notre pays.
Propos recueillis par DL