Dix jeunes (4 filles et 6 garçons), arrêtés lors de la violente répression de la marche non autorisée du dimanche dernier, comparaitront ce 20 avril devant le tribunal des flagrants délits de Nouakchott Ouest pour « participation à une manifestation non autorisée ».
Déferrés le lundi 17 avril sous la procédure de flagrance délit, les dix jeunes activistes, après quelques heures de détention au commissariat de police de Tevragh Zeïna 1, avaient été placés sous mandat de dépôt à la prison civile de Nouakchott et celle des femmes à Sebkha.
Les forces de l’ordre ont fait usage, avec une rare violence, de bombes lacrymogènes et de coups de matraques pour réprimer au carrefour BMD, la marche des jeunes. Ces protestataires entendaient remettre leur cahier de revendications au Chef de l’Etat.
26 activistes avaient été arrêtés, seize d’entre eux seront libérés tard dans la soirée. Des blessés graves parmi les jeunes activistes avaient été admis au CHN. Cette répression a soulevé un tollé général au sein de l’opinion nationale qui y voit «une atteinte grave à la liberté d’expression et de manifestation ».
Les organisateurs de la marche du dimanche dernier, qui font de la libération de leurs camarades, une « urgence» appellent leurs sympathisants à « bien vouloir garder leur calme et leur sang froid». Pour l’heure, le seul mot d'ordre qui vaille est, indiquent-ils, celui d’une descente massive au tribunal de Nouakchott pour soutenir davantage nos frères et sœurs détenus et réaffirmer notre détermination.
« En faisant appel à la jeunesse mauritanienne pour la Marche Pacifique du 16 avril, nous avons choisi une voie, celle de la non-violence alors nous devons l'assumer et ne jamais nous en départir», font-ils remarquer.
Pour rappel, cette marche pacifique s’inscrivait, selon les organisateurs, « dans une logique de contestation citoyenne. Les conditions d’existence des jeunes mauritaniens sont aujourd’hui si difficiles, que nul épanouissement ne semble envisageable pour eux ».
Ils entendaient attirer l’attention des autorités mauritaniennes sur les problèmes liés entre autres à l’enrôlement, à la cherté de la vie, à l’accès à l’emploi, à l’éducation, à la santé...
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.