Chassez le naturel, il revient au galop ! Une vieille histoire d’accaparement de terres avortée il y a deux ans de cela revient ces jours-ci au devant de la scène. Grand fut l’étonnement des populations de Ould Yengé de voir le dénommé Bouguely, commerçant de son état, originaire de Guérou, manœuvrer de nouveau dans le but de faire main basse sur de vastes étendues de terres, mise en valeur par les agriculteurs et permettant à leur bétail d’y paître.
« Des personnes non ressortissants de Ould Yengé et du Guidimakha sont venues dans notre département pour s’accaparer des vastes terres appartenant à différentes communautés au su et au vu des autorités locales quelques fois avec leur complicité », se plaignent deux ressortissants de la localité, dans une déclaration au Calame.
Le cas le plus récent est celui qui concerne une occupation illégale des terres dans le département de Ould Yengé qui a fait l’objet de refus de la part des habitants de cette ville et villages environnants qui sont les premiers habitants de cette localité depuis 80 ans, renseignent-ils.
En dépit des vives protestations des habitants de Ould Yengé, ces intrus venus d’ailleurs refusent non seulement d’obtempérer mais s’arrogent aussi le droit, en poussant le toupet, de porter plainte contre les protestataires.
Ainsi, 21 personnes constituées en grande majorité de jeunes enfants ont été contraintes de répondre à la convocation du procureur de la République de Sélibaby, suite à la plainte de l’occupant illégal.
Affichant un mépris notoire, Bouguely ne se présenta pas au tribunal.
L’usurpateur plaignant, selon les qualificatifs des populations d’Ould Yengé, et parent proche du procureur de Sélibaby, se fera représenter par son avocat. Après une longue attente, les personnes incriminées dans la plainte du commerçant ont été sommées de quitter les lieux après le report inexpliqué à une date ultérieure de l’audience.
Soudés corps et âme pour défendre leurs terres à tout prix, les habitants de Ould Yengé dénoncent ce qu’ils qualifient «d’affaire louche » qui profiterait à des personnes tapies dans l’ombre, bénéficiant de la complicité de certaines personnalités influentes et tirant les ficelles .
Les populations de la vallée du fleuve en Mauritanie dénoncent régulièrement des mesures d’expropriation de leurs terres sur la base d’une ordonnance adoptée en 1983, pendant que la Mauritanie était gouvernée par une junte militaire.
De nombreux spécialistes du droit foncier déplorent le caractère scélérat de cette ordonnance et relèvent que même le minimum de garanties accordées par celle-ci sont violées par les autorités chargées de sa mise en œuvre dans le cadre de la procédure d’attribution des terres.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.