C’est à partir du chef-lieu du département de Kobenni que l’Agence de Coopération et de Recherches pour le Développement (ACORD) a procédé ce jeudi 23 mars 2017, avec l’appui de l’Union Européenne, au lancement sous la bsupervision du Hakem de la Mouqataa du projet de renforcement de la lutte contre les séquelles de l’esclavage dans les communes de Gogui et Medbougou.
Ouvrant les travaux de l’atelier de lancement en présence des élus locaux, de la société civile et des représentants des Adwabas (villages d’anciens esclaves) bénéficiaires, le Hakem de Kobenni, Mohamed Ould Ahmed Mewloud a valorisé la nature et la pertinence des actions inscrites au programme du projet, soulignant qu’elles s’inscrivent dans la droite ligne des orientations nationales et de la politique du gouvernement en matière de lutte contre les séquelles de l’esclavage. M. le Hakem a tenu à rappeler que la mise en place par la Mauritanie d’un cadre législatif et réglementaire abolissant l’esclavage et criminalisant les pratiques esclavagistes ainsi que la création de l’agence TADAMOUN ont créé des conditions propices et surtout attractives pour l’ensemble des acteurs et partenaires nationaux et internationaux désireux ou soucieux d’agir dans ce domaine. Il a par ailleurs exhorté l’équipe qui assure la mise en œuvre du projet au sérieux et à la rigueur afin que les activités qui seront menées sur le terrain puissent avoir des incidences positives et un impact réel sur les bénéficiaires.
Auparavant le maire de la commune de Kobeni qui abrite les travaux de l’atelier, Othmane Ould Sid’Ahmed Lihbib aprononcé un mot de bienvenue. Ensuite les participants ont suivi un exposé présenté par le chef de projet, Moctar Mohameden Louly sur les objectifs du projet, ses groupes cibles, les principales activités inscrites dans son plan d’action et ses résultats escomptés. Il s’agit d’un projet de lutte contre les séquelles de l’esclavage, le travail contraint, forcé ou non rémunéré. Financé par l’Union Européenne, le projet s’étale sur une période de 24 mois. Il cible directement 3500 ménages soit environ 17500 personnes issues de 20 Adwabas (villages des descendants d’anciens esclaves) répartis entre les communes de Gogui et Medbougou dans l’extrême sud du département de Kobeni à travers une gamme d’activités parmi lesquelles on peut citer : l’organisation de campagnes de sensibilisation des communautés sur les textes interdisant l’esclavage sous toutes ses formes, la vulgarisation de la loi 2001-054 relative à l’obligation de l’enseignement fondamentale, l’importance de l’éducation et ses incidences économiques. Autres activités : L’Octroi de bourses aux élèves et l’ouverture de centres d’alphabétisation dans les Adwabas cibles. Abordant les objectifs, le présentateur a souligné que le projet se fixe comme objectifs spécifiques entre autres de promouvoir les droits des communautés des anciens esclaves et l’application du cadre législatif et réglementaire de la lutte contre l’esclavage tout en soutenant leur intégration sociale et professionnelle. Dans le domaine de la formation, précise le chef de projet, il est prévu en collaboration avec le CFPP d’Aioun la formation professionnelle de 80 jeunes des adwabas cibles dont 40 hommes (en maçonnerie, plomberie, menuiserie, électricité, peinture) et 40 femmes (en maraichage, couture, teinture, tannage et transformation des produits agro-pastoraux). Vont également profiter du volet formation, a-t-il ajouté, des auxiliaires de la justice, des professionnels de la gendarmerie et de la police.
Prenant la parole, les représentants des Adwabas bénéficiaires ont affiché dans leurs interventions un certain optimisme quant à la réussite du projet évoquant leur longue et riche expérience avec les anciens nouveaux intervenants (ACORD et son partenaire local ADICOR). Lesquels, disent-ils, ont renforcé nos capacités en matière de plaidoyer et nous ont aidés à travers des actions d’urgence initiées spécialement pour alléger nos souffrances notamment dans les périodes de soudure citant au passage le cash transfert et les filets sociaux et leur impact globalement positif sur la vie de ménages très pauvres. L’aide octroyée par ces intervenants, renchérit le maire de Medbougou, a considérablement allégé nos préoccupations en nous aidant à subvenir à nos besoins essentiels en nourriture, soins et éducation. Mieux, ajoute la même source, « ces développeurs » nous ont accompagnés en nous aidant à scolariser nos enfants dont certains suivent actuellement leurs études universitaires à Nouakchott.
Moustapha Bechir
Cp Hodh