Journée Africaine 2017 de l’Environnement et de Wangari Mathai, à Nouakchott

16 March, 2017 - 00:59

La capitale mauritanienne, Nouakchott vient d’abriter, le 3 Mars, les festivités marquant la célébration de la Journée africaine de l’environnement. Une journée dédiée aux  efforts de la kenyane  Wangari Maathai dans la préservation de celui-ci. Placée sous le slogan « Préserver l'environnement en Afrique, pour les générations présentes et futures, en application de l'Agenda 2063 », elle aura été l’occasion, pour le gouvernement mauritanien, de présenter, aux délégations africaines et aux partenaires techniques et financiers,  le bilan de ses engagements pris dans le domaine de la protection de l'environnement et du développement durable.

Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre a indiqué que la Mauritanie s’est  fixé  l’objectif  de couvrir, à hauteur de  70%, ses besoins en énergie propre. A cet égard, les efforts déployés concourent, semble-t-il,  à la placer au premier rang des  pays de la sous-région ouest-africaine. Pour relever cet ambitieux défi, le secteur de l'environnement jouit, désormais, d'un cadre stratégique, institutionnel et juridique, d’expériences pilotes enclenchées dans le domaine des énergies propres et de diverses actions de préservation de l’environnement. Les délégations africaines et leurs PTF ont pu visiter le parc éolien,  la ceinture verte de Nouakchott, la réhabilitation du cordon dunaire littoral et le  projet « Résilience villes côtières  réhabilitation ».

Le  parc éolien de Nouakchott aligne quinze turbines d’une puissance unitaire de 2 MW, fournies par le constructeur espagnol Gamesa. Grâce à une capacité totale de 30 MW, il devrait donc permettre de couvrir, en respect de l’environnement, 13,6% des besoins en électricité des habitants de la capitale. D’un coût de 51 millions de dollars, cette infrastructure  permettra  de réduire notre facture énergétique et nos émissions de gaz à effet de serre. Cependant et à en croire une étude sérieuse, les besoins du pays croîtront de  600%, entre 2010 et 2030. La partie est loin d’être gagnée.

 

Jouer collectif

Le combat pour la préservation de la planète est une œuvre commune. C’est pourquoi pays et continents ne cessent de signer des conventions internationales, régionales et nationales. Les participants à la Journée de Nouakchott, venus d’Afrique et d’ailleurs,  ont partagé leurs différentes  expériences. Ils ont pu suivre un film documentaire sur notre planète et ses énormes potentialités  biologiques, menacées  aujourd’hui de disparition. Dans sa partie mauritanienne, le film a permis, à nos hôtes, de prendre  connaissance des  particularités du littoral mauritanien, de la diversité de ses richesses halieutiques, des méfaits  de la désertification et de l'exode rural et des efforts déployés pour préserver notre environnement.

Dans son intervention, monsieur Amédi Camara, ministre de l'Environnement et du développement durable, maître d’œuvre de la Journée de Nouakchott, a  présenté  le bilan des efforts réalisés par notre pays. Un bilan  marqué par d’importants  pas accomplis, dans le domaine de la préservation de l'environnement, de la biodiversité et de la limitation des effets négatifs des changements climatiques. Monsieur Camara  n’a pas manqué de  rappeler  les  traités, conventions et  accords signés et ratifiés, par la Mauritanie, depuis Rio, en 1992, à Marrakech, en 2016, mais, aussi, les  stratégies, politiques et plans d'action, élaborés dans le domaine de la préservation de la biodiversité et de l'environnement, dont la fondation de réserves naturelles protégées, où cohabitent de nombreuses espèces. Signalons enfin que la Mauritanie est liée, à ses partenaires, par de nombreuses conventions de coopérations régionales et sous-régionales, en particulier dans le cadre de l'Agence Africaine de la Grande Muraille Verte dont notre pays abrite le siège.

Au cours de cette journée, les  participants ont planché sur plusieurs communications variant des  processus globaux et du développement durable à  la gestion durable des terres, en passant par  « L’Afrique face au changement climatique »,  « La conservation de la biodiversité »,  « L’Environnement », «Gestion environnementale et défis des pollutions ».

Le continent africain est conscient que la bataille pour l'environnement ne peut être que collective et transfrontalière, parce que les facteurs qui induisent les déséquilibres environnementaux et les conséquences qui s'ensuivent sont d'ordre planétaire et requièrent des efforts concertés et coordonnés, non seulement au niveau africain mais, encore, au plan international.

Face à ses nombreux défis, la Mauritanie entretient des rapports de partenariat avec les partenaires techniques et financiers. Elle bénéficie, notamment, de l'appui de l'Union Européenne, à travers le financement et le soutien de nombreuses et diverses initiatives, comme l'appui institutionnel, le renforcement des capacités des services publics et la promotion des énergies renouvelables,  l'optimisation de la gestion de l'eau, la lutte contre la désertification et le surpâturage, les plantations d'arbres et la restauration de milieux dégradés, le soutien aux parcs naturels du banc d'Arguin et du Diawling, la protection des aires de reproduction des poissons...

On a bien profité de l’occasion pour faire l'éloge des efforts consentis, par des millions de femmes, à travers le continent africain. Un combat pour les générations actuelles et celles du  futur. Au final, la Journée africaine de l’environnement édition 2017  aura été un succès, au point de vue de l’organisation,  de la qualité et du  niveau des délégations. Un succès d’autant plus méritoire que la Mauritanie n’avait reçu la notification de l’UA qu’en Janvier dernier. Le Ministère de l’Environnement et du Développement aura mis les bouchées doubles pour relever le challenge. Pari réussi. Bravo, le MED !