Qui a charge de quelque chose le goûte. En premier. Puis fait goûter celui ou celle qu’il veut. C’est vrai que celui qui « sèle », sans que son voisin ne « sèle », c’est comme s’il n’a pas salé. Ensuite, si celui qui parle est fou, celui qui écoute doit être raisonnable. Les gens de Mauritanie, tu les entends souvent dire : un tel responsable « a mis » sa sœur ou sa mère ou son père. Un tel ministre a nommé son cousin, son talibé, son ami ou le petit frère d’une dame dont il connaît la copine, quelque part, dans une gazra de Nouakchott ou des environs. Ou bien tel député ou tel sénateur est venu à l’Agence du Développement Urbain, pour faire valoir la cause de telle ou telle personne, dans les fameuses histoires de « moudakhalatt », pour faire sortir du jeu une pauvre personne encombrante. Ou bien tel général a nommé un proche directeur régional de l’Education nationale. Ou des choses comme ça. Les gens de Mauritanie cherchent quoi ? Impossible de savoir. Si tu es « responsable » sans rien faire, voilà, tu n’es rien. Sans « pers ». Entendez personnalité. Incapable de rien. Ni équilibre ni déséquilibre. Un véritable minuscule « entonnoir d’Aderess ». Imaginez un député ou un sénateur qui ne peut pas recruter une belle secrétaire, spécialiste du thé à la menthe, ou un homosexuel au carnet d’adresses particulièrement garni, comme employés à la zone franche de Nouadhibou, à la Somagaz, au Port autonome ou dépendant. Imaginez un ministre qui ne peut pas réformer une ou deux voitures, pour son marabout ou la petite sœur de la copine de la cousine de la grande sœur d’un collègue ministre. Les Mauritaniens parlent pour ne rien dire, puisqu’ils disent des choses que tout le monde connaît. Exemple : la coordination de l’opposition soulève le monde et ne le fait pas asseoir, pour nous apprendre que le pays est mis à sac. Si ce sont des sacs en plastique, c’est une bonne chose, puisqu’au moins, c’est garantie étanchéité et imperméabilité, comme ça, rien ne va tomber. Comme quand les gens du pouvoir et de la majorité font tomber le ciel sur la terre, pour dire, partout, que nous avons sauvé la sous-région de l’Apocalypse, par un coup de génie diplomatique de son Excellence Monsieur Son Altesse Le Président. Pourquoi chacun cherche à être parent du Président, du Premier ministre, d’un ministre, d’un conseiller à la Primature ou à Présidence, sinon, au moins proche ou gendre du président de l’UPR, ami au chauffeur d’un général ou frère de la femme de quelqu’un qui connaît des cousins ou connaissances du côté du Palais. Ce n’est pas nouveau : prenez votre échelle, remontez l’histoire, ça sert toujours à quelque chose d’avoir un lien avec quelqu’un qui a un lien avec quelqu’un qui a un lien avec quelqu’un qui connaît quelqu’un qui habite non loin des logements qui font face aux maisons jouxtant l’avenue qui mène à la Présidence. Les liens dépendent des époques. Parfois, c’est bon d’être frère, père ou mère. Parfois, c’est bon d’être juste rapporteur, compas ou règle plate. Vous savez la tante, surtout maternelle, est comme la mère et Allah est témoin. Le gouvernement le sait. La preuve, fils de tante ou, comme les gens disent, Ould ma tante, ce n’est pas rien. Il faut savoir être raisonnable pour ne pas raconter des idioties. Que les ministres se réunissent librement, pour donner une partie de cette vaste terre d’Allah à des cousins présidentiels, ne doit pas être quelque chose de plus grand que cela. Les ministres ne sont pas des « gaspilleurs », dans le sens de « souvaha » qui, quand ils ne sont pas mis en garde, sont autorisés. Proportionnellement parlant, c’est quoi, deux parcelles de terre, par rapport au grade de président ? Un président, ce n’est quelque chose de moindre. Etre sa femme, son fils, beau-fils, cousin, simple ami ou proche de sa femme et autre combinaison, ça veut dire quelque chose. Sinon pourquoi être président ? Si celui qui parle est… Alors, vous et vos « trop d’affaires », pfuitt ! Salut.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.