Le régime au pouvoir vit dans une situation d'incertitude et de confusion, suite au rejet cinglant infligé par le peuple mauritanien aux amendements constitutionnels annoncés dans le discours de Nema.
Au lieu de chercher un terrain d'entente juridique et consensuelle qui mette fin à la crise politique envenimée et créée, au départ, par sa décision individuelle, de renverser le Président civil et démocratiquement élu, le régime a essayé, en vain, de faire adopter ses amendements constitutionnels lors de son dialogue unilatéral et boiteux. C'est ignorer que toute révision constitutionnelle ne saurait aboutir et être acceptée que lorsqu'elle se mène dans des circonstances normales et avec un consensus et une entente nationale, loin de toute tension et d'atmosphère conflictuelle dans lesquelles toute révision sera le reflet de la soumission aux caprices de la partie qui prend le pouvoir en otage.
Le régime essaye de jeter la poudre aux yeux dans sa fuite en avant , par ces amendements rejetés dans la forme et le contenu, et qui ne feront qu'empirer la situation. Il est inacceptable de changer de façon brutale et improvisée les plus importants symboles de la Nation, à l'image de notre drapeau qui a flotté des décennies durant au dessus des têtes des Mauritaniens et creusé, au fil du temps, sa propre place dans leurs esprits symbolisant ainsi leur sacrifice et leur gloire depuis la création de l'Etat. Sous ce drapeau et pour sa défense, beaucoup de martyrs mauritaniens ont payé de leur vie.
Le drapeau n'est pas la bannière d'une période politique déterminée ou d'un régime particulier. C'est l'une des constantes intouchables sauf en cas de nécessité absolue et avec un consensus total exprimé par référendum justifié par des arguments rationnels et organisé dans une transparence totale.
La seconde décision, non moins dangereuse, est la tentative du régime de supprimer la haute chambre du parlement ( le Sénat) sans aucune raison sauf l'incapacité du régime d'organiser des élections permettant le nouvellement pur et simple de cette chambre et sa mise en forme juridique et légale. Il est de notoriété que le Sénat s'est révolté contre les tentatives du régime visant à le domestiquer et à apprivoiser ses membres.
En conclusion, je ne peux que demander aux membres du parlement d'assumer leur responsabilité dans cette conjoncture délicate de l'histoire de notre pays, et de se tenir au côté de la Mauritanie, par le rejet des amendements constitutionnels déjà proscrits par le peuple mauritanien qui se réserve le droit inaliénable à les réexaminer et à les révoquer s'ils sont adoptés dans cette circonstance extraordinaire.
J'exhorte nos honorables parlementaires d'être prudents face aux chantages du régime et ses tentatives de les influencer par tous les moyens dont il dispose, pour les pousser à manipuler la Constitution qui est le socle des valeurs et principes qui nous protègent et nous lient.
S'aligner sur un régime incohérent dans ses intentions et nuisible a la quiétude, à la loi et au pluralisme sera une honte aussi bien dans l'histoire du pays que dans celle de l'Institution parlementaire. Et toute personne ayant participé à cette œuvre aura sa part de responsabilité historique quant aux répercussions de cet acte sur l'avenir du pays.
Par contre, si les honorables parlementaires s'opposent à ces amendements injustes, ils feront la fierté du pays et entreront dans l'histoire par sa grande porte.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.