Deux dangereuses bandes sous les verrous
La zone extrême-est de Nouakchott comprend divers quartiers de Toujounine, Sbeikha, Dubaï, Tarhil et Tenweïch. Très paisibles, les années passées, ils ne le sont plus, avec l’extension de la ville et le flux massif de nouveaux venus. La délinquance s’y est considérablement développée au grand dam de ses habitants qui en subissent, en première ligne, les méfaits. Agressions, braquages et vols y sont lots quotidiens. Des dizaines de plaintes affluent aux trois commissariats de police de Toujounine. Même les marmots n’ont pas été épargnés par cette vague : un malfaiteur a arraché des sacs d’école à des enfants qui rentraient paisiblement chez eux.
Plusieurs personnes ont été agressées par des « djenks », certaines poignardées, même. Le commissariat 2 de Toujounine s’est donc engagé dans la traque de ces malfaiteurs. Après quelques semaines infructueuses mais méthodiques, la chasse a fini par porter fruit. Une première bande de six gredins a été, tout dernièrement, identifiée et coffrée. Une deuxième, beaucoup moins étoffée – elle ne compte que deux membres – mais apparemment beaucoup plus dangereuse, s’est fait également prendre, le lendemain dans la même zone. Dirigée par Dedde, un récidiviste, la première réunit Khalidou, Momma ould Mohamed, Souleymane Bah et Sidi Mohamed. Deux plus redoutables nuisibles, fraîchement sortis du bagne, forment la seconde : Tourad ould Sleïmane et Adama Mohamed.
De véritables cavernes d’Ali Baba ont été mises à jour dans les repaires des deux gangs, établis en diverses locations dans des quartiers éloignés. Tout ce « beau » monde a été déféré au Parquet de la wilaya-Nord où quelques-unes de leurs nombreuses victimes sont venues témoigner.
Ould Varwi condamné à mort
Il y a presque deux ans, un meurtre défraya la chronique à Nouakchott. Khaddouj mint Sidi Hammad, une commerçante du marché Capitale, était mortellement poignardée, au crépuscule. Son assassin avait pu prendre le large. Le crime avait profondément choqué l’opinion publique. La Brigade des Recherches du Banditisme (BRB), alors dirigée par le fameux Didi, aujourd’hui complément d’effectif à la Compagnie 1, ne mit que quarante-huit heures pour appréhender le meurtrier : Dahi ould Varwi, un récidiviste juste relâché de prison. Durant les deux jours de sa courte cavale, Ould Varwi était resté caché au fond de Tarhil, croyant pouvoir échapper à la justice. Ecroué à la prison de Dar Naïm, il faillit s’en évader, lors de la grande évasion de Février 2016. Grâce à Dieu, l’intervention d’un prisonnier de bonne foi qui referma la porte béante de sa cour, l’en empêcha. Voilà comment le meurtrier de Khaddouj a pu être condamné à la peine capitale, lors des dernières assises de la Cour criminelle de la wilaya-ouest de Nouakchott. Les proches de la défunte sont ainsi soulagés et, à leurs côtés, une bonne part, sinon toute, l’opinion publique. Ould Varwi et tous ceux condamnés à de lourdes peines seront prochainement transférés à la prison de Bir Mogreïn, à l’extrême nord du pays. Une décision prise, tout dernièrement, par nos autorités judiciaires, entend trandférer les peines légères à Aleg et les lourdes à Bir Mogreïn.
Le cadavre du PK 14 identifié
Dimanche 5 Février, un habitant des proches environs sud de Nouakchott découvrait, à deux kilomètres, environ, à l’est du grand château d’eau du PK 14 de la route Nouakchott-Rosso, le cadavre d’un homme de teint clair. La mort semble récente. Aussitôt informé, le procureur de la wilaya-Sud se rend sur les lieux, accompagné de quelques gendarmes et d’un médecin, pour dresser le constat. Mais ayant quitté la ville dans la nuit, ils s’égarent et n’atteignent leur destination que le lendemain matin. Evacué à l’hôpital de l’Amitié, le cadavre est bientôt identifié, ainsi que la cause probable du décès : Yahya ould Ishagh est mort de soif. Originaire de Bir Dedde, aux environs de Boutilimit, le cinquantenaire tenait, à Arafat, une boutique qu’il a vendue, le mois dernier, alors qu’il commençait à souffrir de troubles psychiques, aux dires de ses proches et connaissances. Il disparaît quelques jours plus tard. Après autopsie, la dépouille du malheureux a été remise à sa famille.
Mosy