Exclu le mercredi dernier de IRA, Saad Ould Louleid et d’anciens dissidents de IRA ont annoncé, dimanche (21 février), au cours d’une conférence de presse, la constitution prochaine d’une nouvelle organisation dénommée « IRA-Ere nouvelle» avec à sa tête une nouvelle direction. Au total, il n’y avait pas plus d’une trentaine de personnes venues prêter main forte à l’ancien porte-parole de IRA. Et aucune figure connue d’IRA n’y figurait sauf d’anciens dissidents.
Dans un communiqué lu et distribué à la presse, les dissidents ont exprimé leur volonté de combattre ce qu’ils qualifient de « culte de la personnalité », « la gestion personnalisée et dictatoriale du mouvement », « l’usage à des fins de commerce de la cause haratine notamment avec l’octroi de distinctions et prix. Les anciens dissidents ont promis de défendre les intérêts de la communauté haratine et de lutter contre l'esclavage. Ils se sont insurgés contre la mainmise des négro-mauritaniens sur l’organisation et ont dénoncé le trafic de visa (sic) auxquels se livrent les dirigeants de l’organisation. Ils n’ont pas eu de mots tendres à l’endroit de BiramDah Abeïd, président de IRA et l’homme à abattre, détenu à la prison centrale de Nouakchott
Les dissidents de IRA n’ont pas eu du mal à bénéficier des facilités des autorités en tenant leur conférence dans un hôtel de la place. Le ministère de l’intérieur avait pourtant interdit aux établissements hôteliers de la capitale d’abriter des réunions politiques ou de conférence sans
autorisation préalable.Les réactions ne se sont fait pas attendre du côté des partisans du dirigeant abolitionniste. Samba Diagana affirme sans l’ombre d’un doute qu’il n’a «rien de nouveau à signaler. Une autre mascarade du pouvoir pour diviser et affaiblir le mouvement abolitionniste en Mauritanie. Le pire, est qu’il y a toujours des preneurs. Dommage pour la cause ».
Abidine Merzough, représentant du mouvement en Europe et avant lui Hamady Ould Lehbouss, le chargé de communication tranchent: «chacun est libre de choisir son camp. Les chiens aboient et la caravane passe».
Le scénario n’est pas d’ailleurs inédit, de l’avis de plusieurs analystes. « De toute façon, le fait que cette conférence de presse soit le prélude de l’union de tous les dissidents d’IRA, tous ceux qui à un moment ou à un autre ont répondu aux sirènes du pouvoir, prouve si besoin en est que la main des Renseignements généraux est derrière cette mise en scène ».
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.