Comme la plupart, pour ne pas dire tous les établissements publics, la Caisse des Dépôts et de Développement (CDD) est dirigée par deux béni oui-oui incapables d’appliquer un minimum de justice. Tout individu ayant maille à partir avec le pouvoir ou faisant preuve de la moindre irrévérence vis-à-vis du ‘’guide éclairé’’ n’ pas sa place dans cette boîte. La dernière personne à faire les frais de ces méthodes dignes du Far West est Mme Aminata Ba, veuve de Claude K, le fondateur de Cridem. Pour ceux qui ne le savent pas, ce portail fait partie d’une liste de médias que le pouvoir s’est juré de perdre tout simplement parce qu’ils refusent de courber l’échine ou de monnayer leur indépendance. Après avoir épuisé tous les recours, comme la menace ou l’intimidation, comme au temps du vivant de défunt époux, le pouvoir a fini par sortir sa dernière cartouche : le licenciement sans droit. Et il n’a même pas cherché à respecter un semblant de forme. Le Lundi, 1er février, Aminata, qui occupe le poste de chef de service des opérations de Guichet, reçoit une demande d’explication dans laquelle il est écrit (ça ne s’invente pas) : ‘’Il nous a été donné de constater tout dernièrement une volonté d’interrompre la prise en charge de certaines tâches habituellement assurées par votre service, aux termes de ses prérogatives. Cela concerne tout précisément les retenues relatives aux échéances de prêts du personnel de la CDD’’. Elle se présente alors devant le secrétaire général de la Caisse ainsi que son directeur général pour leur présenter tous les documents justifiant les retenues. Les deux hommes restent de marbre. Ils ont reçu des ordres et il faut qu’ils les exécutent sans états d’âme comme ils savent si bien le faire. Le lendemain, 2 février, une note de service, signée du secrétaire général, confie l’intérim d’Aminata à une autre chef de service et le 3, son licenciement lui est notifié ‘’pour le motif de refus d’obeissance dans l’exécution des travaux prescrits par les supérieurs hiérarchiques’’ (sic). L’arbitraire à l’état brut. La procédure voudrait qu’on adresse d’abord au fautif un avertissement, un blâme et une mise à pied sauf si la faute est vraiment grave. Ce qui est loin d’être le cas dans cette affaire où Aminata n’a fait que son travail. D’ailleurs les motifs invoqués dans la lettre de licenciement n’ont rien à voir avec la demande d’explication. Mais quand on veut tuer son chien, on l’accuse de rage.
Pour l’heure, Mme Ba s’est choisie un avocat et compte aller en justice pour être rétablie dans ses droits. Mais il y a de faibles chances qu’elle le soit.