Le Calame : Pouvez-vous nous dire pourquoi la CUPAD entreprend, au lendemain de la fin des journées de concertations organisées par le pouvoir, des démarches en vue de convaincre le FNDU de prendre part au dialogue ?
Abdesselam Ould Horma: La CUPAD a toujours prôné le dialogue, comme vision stratégique pour faire avancer la démocratie et l’Etat de droit en Mauritanie. Pour répondre plus précisément à votre question, la CUPAD a notifié, au ministre secrétaire général de la Présidence, en charge du dialogue, son souhait de voir reporter ces journées qu’elle juge monologue plus que dialogue, sans la participation de toute la classe politique du pays
- Est-ce à dire que vous avez reçu l’aval ou le soutien du président de la République avant de lancer cette initiative ?
- Effectivement, nous avons reçu le soutien de son Excellence monsieur le président de la République, pour rapprocher les points de vue des uns et des autres (majorité et opposition) et nous l’avons dit formellement aux media, dès notre sortie de l’audience qu’il nous a accordée.
- Quel geste est-il disposé à faire pour « rassurer » l’opposition, de manière générale, et le FNDU, en particulier ?
- Le Président devra faire plusieurs gestes pour rassurer sa majorité, en particulier, et son opposition, en général. Vous consentirez, avec moi, à reconnaître que ce jeu d équilibre est difficile, entre une majorité et une partie de l’opposition qui ne veulent pas perdre leurs acquis et une autre partie de l’opposition qui a perdu confiance dans le système…
- Serait-il prêt, par exemple, à revenir au processus entamé avec le FNDU ; à revenir, donc, sur l’agenda des journées de concertations ?
- Oui. Revenir à la vérité est une vérité et un droit, comme le dit le proverbe de chez nous. Nous le souhaitons et l’avons demande à plusieurs reprises
- Comment pensez-vous convaincre le FNDU, alors que toutes les initiatives similaires précédentes ont échoué ?
- Aujourd'hui, tous les acteurs politiques sont convaincus, après avoir arpenté plusieurs chemins, que seul un dialogue inclusif peut résoudre les problèmes de notre chère Mauritanie. C’était et c’est toujours la conviction de la CUPAD.
- Vous avez déjà rencontré certains présidents de partis du FNDU. Comment ont-ils accueilli votre démarche ?
Nous avons rencontré la majorité des présidents et des personnalités politiques indépendantes. Ils ont tous accueilli favorablement notre démarche, hormis certaines réserves.
- Depuis sa fondation, la CAP, désormais CUPAD, a toujours cherché à jouer les intermédiaires entre le pouvoir et la COD, puis le FNDU, et la démarche s’est, chaque fois, soldée par un échec. Pensez-vous pouvoir vaincre, cette fois-ci, le signe indien ?
- La recherche du dialogue est une mission noble. Nous invitons le pouvoir à poser des gestes significatifs pour rassurer tous les Mauritaniens et, surtout, en ce qui concerne l'alternance pacifique au pouvoir. Nous invitons, par ailleurs, CUPAD et FNDU à saisir l’occasion pour améliorer les règles du jeu de notre démocratie qui piétine. En tout cas, nous avons pris note des bonnes dispositions du président de la République, lors de notre dernière audience, à les améliorer.
Propos recueillis par DL