« Souveraineté des États et justice pénale internationale» au centre d’une conférence internationale

21 July, 2015 - 11:26

Dakar, la capitale sénégalaise, abrite, depuis ce lundi (20 juillet) une conférence internationale sur la « Souveraineté des États et justice pénale internationale», dans le cadre de la commémoration de la Journée de la justice pénale internationale. Dans ce cadre, des ministres de la Justice d’Afrique, des experts ressortissants des pays de la Cedeao, de la Mauritanie, de la Tunisie et du Tchad mais aussi de la Cour Pénale internationale et d’organisations de la Société civile débattront  deux jours durant «des enjeux liés à la justice pénale internationale et la souveraineté des États».

Il sera aussi question «d’identifier les voies et moyens de promouvoir l’universalité du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (Cpi) pour lutter efficacement contre l’impunité dans le cadre d’une étroite coopération entre la Cour et les juridictions nationales des États parties souverains tout en respectant le principe de la complémentarité».

De l’avis  du procureur de la Cour pénale internationale, Mme Fatou Bensouda, « la lutte contre l’impunité est devenue un impératif pour pacifier nos sociétés contre la criminalité organisée et transfrontalière ». Fatou Bensouda plaide pour qu’on ne s’arrête pas en si bon chemin. « Cette Cour est jeune, nonobstant le mandat extrêmement important que les États lui ont confié. De nombreux défis nous attendent encore. C’est pourquoi, nous ne devons pas nous détourner de l’essentiel : lutter contre l’impunité pour les crimes les plus odieux et donner une voix aux victimes».

De son côté le ministre sénégalais de la Justice a indiqué que l’Afrique est décidée à juger ses anciens chefs d’Etat coupables de crimes, se réjouissant de l’ouverture à Dakar du procès de l’ancien dictateur tchadien. « Le procès de Hissein Habré est historique. C’est l’Afrique qui juge l’Afrique. Et c’est un nouvel espoir pour toutes les victimes. C’est un signal fort qui est envoyé. Aujourd’hui le permis de tuer n’est plus possible, souligne Sidiki Kaba. Abondant dans le même sens, la présidente de la CPI , Mme Silvia Fernandez de Gurmendi a déclaré que le procès Habré constitue un « véritable exploit et résulte de la détermination des victimes à « poursuivre leur bourreau » ainsi que de « l’obligation de rendre compte ».

La Cour Pénale Internationale a mauvaise presse en Afrique où un certain nombre de griefs sont formulées à son encontre. On reproche à la CPI d’appliquer « la politique du deux poids, deux mesures », dans l’administration de la justice pénale internationale donnant l’impression qu’elle est une juridiction sélective.