Le collectif des attributaires de la zone PK 7 sollicite l’arbitrage du président de la République suite à une confiscation de lots de terrains qui leur avaient été attribués. Ce lotissement se trouve dans la zone Riyad- liaison, entre le PK 7 Extension à l’Ouest, le secteur 4 LAR à l’Est, le PK8 au Sud et le secteur 2 LAR au Nord ; huit hectares découpés en 323 lots de 216 m² chacun. Les plaignants affirment que l’ensemble n’a fait l’objet d’aucune annulation officielle et détiennent toujours, signés par le wali de l’époque, les documents administratifs attestant de leur propriété. Ils avaient vérifié l’authenticité de ceux-ci auprès de la wilaya de Nouakchott et avaient pris connaissance du plan disponible auprès du MHUAT et de son service compétent, la direction régionale du MHUAT. Certains lots font l’objet d’héritage.
Ce contentieux foncier perdure depuis 2013 et « aucune issue favorable ne pointe à l’horizon ». Dans leur lettre adressée au chef de l’État, les plaignants demandent « la levée d’une injustice flagrante qui nous frappe et de nous rétablir dans nos droits ». Et de poursuivre : « une issue heureuse pour le bien-être de nos humbles familles respectives au service desquelles on avait fait ces différents sacrifices afin d’obtenir une parcelle de terrain, la mettre en valeur et les y loger ».
Depuis 2013, le collectif, dont un des représentants s’est présenté au Calame, n’a cessé d’adresser des lettres au président de la République – 2014, 2020, 2022 ; 2023, au MHUAT et à l’ancien ministère délégué auprès du ministère de l’Économie et des finances chargé du budget. Toutes les précédentes réclamations adressées au wali de Nouakchott, au directeur général d’ISKAN et au ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du Territoire n’ont reçu aucune suite. Les requérants espèrent que le chef de l’État, écrivent-ils, « prête une oreille attentive à tous les concitoyens démunis et victimes d’injustice et donne des instructions fermes pour le règlement de ce litige foncier ».
Quinze ans de blocage
Leur calvaire avait débuté en Septembre 2009, lorsque la Société de Construction et de Gestion Immobilière (SOCOGIM, actuel ISKAN) procéda à l’attribution de ces lots de terrains, ignorant ainsi les permis d’occuper antérieurement établis. La SOCOGIM de l’époque s’était vue attribuer ces hectares alors que les anciens attributaires, des nécessiteux en majorité ainsi que des orphelins, en avaient été expropriés sans aucune compensation. Les bornes et débuts de construction ont été purement et simplement détruits. Puis les propriétaires ont appris que le service technique du MHUAT avait proposé à la société ISKAN une compensation de dix hectares dans la même zone où ISKAN en dispose déjà de quarante-deux.
« Mais », commente le collectif, « cette solution n’a pas été réalisée ni aucune autre envisagée. […] À l’époque pourtant, les autorités administratives locales (hakem de Riyad, wali de Nouakchott) avaient compris la situation et transmis la requête des plaignants au MHUAT avec un « avis favorable », hélas resté sans suite. En 2022, le DG d’ISKAN s’est dit favorable « à trouver une solution technique rapide » mais dans l’incapacité de prendre une décision sans une annotation du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire. En l’absence de celle-ci, c’est donc toujours le statu quo, deux ans plus tard… Aujourd’hui cependant, Mohamed ould Ghazouani entame son second et dernier mandat. C’est donc fort d’une confiance renouvelée au président de la République que le collectif a « la certitude qu’il accordera une attention particulière à leur situation, malgré les responsabilités qui lui incombent ».
THIAM