Bâ Adama Moussa, membre du Conseil National et conseiller politique du président de l’INSAF : ‘’En élisant Ghazouani, les Mauritaniens ont choisi le camp de la paix et de la modération’’

18 July, 2024 - 10:17

Le Calame : Le 29 Juin dernier, les Mauritaniens ont réélu le président sortant de la République, Mohamed Ould Ghazouani dont vous souteniez la candidature. Votre réaction ?

Bâ Adama Moussa : D’emblée, je tiens à présenter mes condoléances attristées aux familles des jeunes victimes des évènements survenus à Kaédi au lendemain de l’élection présidentielle. Ce sont des drames malheureux et regrettables. Quant à ma réaction par rapport à la victoire de notre candidat Mohamed ould Cheikh Ghazouani, j’éprouve un double sentiment de satisfaction. D’abord en tant que soutien actif au Président, pour avoir été moi-même coordonnateur de campagne dans une moughataa et non des moindres du pays, puisqu’il s’agit de M’bagne, une moughataa du Brakna, dans la région du Fleuve. Cela en dit d’ailleurs long sur l’enjeu qu’il y avait au regard du cliché collé à cette zone, là encore à tort, comme étant un fief de l’opposition. Le Président y est passé largement victorieux, alors qu’il était arrivé en troisième position lors de la présidentielle de 2019. Première satisfaction donc, la victoire. Le second motif de satisfaction fut que les populations ont eu la présence d’esprit de choisir le camp de la paix, de la modération, loin de la surenchère et des discours de haine et de division, et que les Mauritaniens ont sans hésitations choisi le camp du vivre ensemble.

 

 - Les Mauritaniens sont partis pour cinq ans encore avec le président Ghazouani. Que peuvent-ils en attendre de différent ? Que peut-il faire de mieux ?

- Dans vos propos, je soupçonne en filigrane quelque chose qui pourrait s’apparenter à de la lassitude des Mauritaniens au regard de la législature écoulée du président de la République. C’est un sentiment que vous prêtez, à tort, à l’écrasante majorité des Mauritaniens qui viennent de renouveler, au premier tour avec un score de plus de 56%, leur attachement et leur confiance au président de la République et, par ricochet, à son programme électoral axé à la fois sur la poursuite des réalisations multisectorielles opérées au cours du premier mandat et à l’inauguration d’autres perspectives.

 

- Au lendemain de son élection, le président de la République a dit qu’il sera le président de tous les Mauritaniens et qu’il est ouvert au dialogue. Quelle lecture de ce message proposez-vous ?

- Le Président a plutôt réitéré son appel et sa disposition permanente au dialogue. C’est une option qui fait partie de l’ADN de sa politique et de sa gouvernance. Pour s’en faire une idée et pour en mesurer la portée, il suffit d’observer l’engouement autour de sa candidature. Au-delà du soutien de la majorité présidentielle classique, vous avez vu la mobilisation de nombreux autres soutiens, comme ceux du président Mohamed ould Daddah et Messaoud ould Boulkheïr, deux figures de l’opposition dont le combat pour l’unité nationale et la justice sociale est connu de tous. Vous avez également vu combien sa candidature a fédéré autour d’elles d’autres personnalités de référence, à la fois religieuses et sociétales. Cela signifie que l’invite des Mauritaniens à faire du dialogue un moyen permanent pour envisager collectivement les solutions appropriées aux multiples problèmes auxquels le pays pourrait être confronté, au regard de la conjoncture nationale et internationale, procède d’un choix qui prend sa source dans le caractère à la fois conciliant, rassurant et fédérateur du président de la République.

 

- Dans sa déclaration de candidature, le candidat Ghazouani a annoncé qu’il dédie son second mandat à la jeunesse. A votre avis, qu’est-ce qui pourrait justifier ce choix ?

- Toutes les statistiques attestent que nous sommes un pays à jeune population. Cela implique que les jeunes – c’est-à-dire l’espoir et l’avenir – ne sauraient être tenus à l’écart du combat pour le développement que mène à pas de charge le président de la République depuis son arrivée au pouvoir. Comme je l’ai souligné à l’entame de mes propos, j’ai eu l’occasion de vivre la campagne présidentielle en tant qu’acteur et été témoin, à cette occasion, de la mobilisation des jeunes pour la réélection du Président. Ce fut la mobilisation à tous les niveaux. Nous avons une jeunesse bien formée et motivée : elle doit en conséquence participer activement à l’œuvre de construction nationale, à travers son implication dans la gestion des affaires aux côtés de ses aînés, afin qu’elle puisse acquérir l’expérience nécessaire pour prendre le relais, à chaque besoin, dans les différents secteurs de la vie.

Il ne faut pas oublier les femmes. À travers l’Histoire, Il est d’expérience qu’elles ont de tous temps été d’un apport inestimable pour le développement et la conscientisation des sociétés. Pas de développement qui vaille avec l’exclusion de la Femme. Et c’est l’occasion ici de rendre hommage à la Première Dame, Marième mint Dah, pour le travail colossal qu’elle a entrepris dès le départ afin d’aider la femme mauritanienne à se prendre en charge économiquement, à travers la promotion et le soutien aux associations féminines dans toutes les régions du pays, notamment celles du Fleuve.

 

Propos recueillis par Dalay Lam