Insécurité permanente à la Gazret Doubaï

Le quartier Doubaï se trouve à l'Est de Nouakchott. Il est limité à l'Est par Tenweïch, à l'Ouest par le PK 8 et Leegeïla de Toujounine. Le taux de criminalité y très élevé. Plusieurs meurtres y ont été perpétrés au cours des années passées. Le cadavre de la femme décapitée hante encore les mémoires. On avait fini par découvrir que l'assassin n'était autre que son propre mari. C'est dans ce quartier qu'un épicier avait abattu, en 2015, un récidiviste appelé Ould Msid qui voulait le braquer.

Lorsque les autorités décidèrent de lotir cette zone périphérique, plusieurs squatts s’y formèrent en « gazras » (bidonvilles) où des centaines de familles démunies se rassemblèrent, hors conditions décentes de vie : pas d’eau courante, ni électricité, ni maison en dur. Tout le monde vit dans des cabanes de fortune et cela met les gens à la merci des malfaiteurs qui sévissent jour et nuit. Des dizaines de bonbonnes de gaz butane sont volées quotidiennement dans les baraques de cuisine. Vols, cambriolages, viols et agressions sont monnaie courante. Une pauvre dame nous a raconté qu'elle avait été réveillée dernièrement en pleine nuit par trois gaillards. L’un d’eux lui mit une machette à la gorge et lui dit : « Nous allons violer tes deux filles ! Si tu fais le moindre bruit, je te zigouille ! –  ¨Pitié ! », supplia-t-elle, « je vais te donner tout mon argent, mes deux téléphones et mes bijoux mais ne touchez pas à mes filles ! » Ainsi fut heureusement fait et les bandits filèrent... Quoique le collectif des familles de ce quartier n’a de cesse de se plaindre auprès des autorités, l'insécurité continue de régner à la Gazra Doubaï.

 

Le fameux secteur 4

Tout le monde sait que Mellah est un des plus dangereux quartiers de Nouakchott. L'insécurité y prévaut malgré les efforts de la police et de la Garde. La zone est infestée de dealers et autres distributeurs de poudre blanche. Presque toute sa jeunesse est dépravée, les toxicomanes s’y comptent en nombre.

Le secteur 4 est le plus touché par ce fléau. De jeunes toxicomanes s'y approvisionnent et consomment leurs drogues au vu et su de tous, crimes et délits font partie du quotidien. Chaque nuit voit des personnes braquées et agressées. La nuit dernière, deux jeunes ont été ainsi délestés de leur téléphone, plusieurs dépôts de bonbonnes de gaz ont été pillés… Les habitants du secteur 4 n'osent plus sortir ni circuler la nuit.

 

Feu 700

Au milieu des années 90, il n’y avait encore qu’un seul commissariat de police en chaque moughataa de Nouakchott, le taux de criminalité n'était pas très élevé et la police fournissait un énorme travail... L’unique commissariat de Tevragh Zeïna était situé dans la Médina 3. Le fameux brigadier feu Mohamed ould Hamdinou, alias 700, s'occupait de sa section « Recherche » et comptait parmi son élite de bons policiers comme Didi ould Moubarak, aujourd’hui chef de la BRB. Ils avaient pour mission de surveiller et, si nécessaire, traquer tous les récidivistes en liberté. Feu 700 était craint et respecté dans tout le milieu du crime et de la délinquance. On pouvait à l'époque circuler sans souci toute la nuit à Capitale, dans les Médinas et à Tevragh Zeïna car feu 700 et ses hommes veillaient au grain. Aucun sac ni cartable ne pouvait être dérobé impunément au grand marché. Puis les autorités fondèrent en 1997 la BRB avec mission de couvrir tout Nouakchott et sa direction fut confiée à Ould Hamdinou. Didi était son second. Sept ans plus tard, feu 700 mourut subitement. Beaucoup de rumeurs circulèrent sur les causes de sa mort restées inconnues. Didi reprit aussitôt les rênes de la fameuse brigade et, comme dit tantôt, continue aujourd'hui à faire de son mieux avec ses hommes pour contrecarrer la criminalité.

 

Mosy