Le terrorisme légal

8 May, 2024 - 13:06

Les attentats du 11 Septembre 2001, la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ont provoqué une secousse planétaire sur le front sécuritaire. Elle a servi de tremplin pour détruire plusieurs pays musulmans comme l'Afghanistan, l'Irak, le Yémen et bien d'autres encore. Cette aventure guerrière tous azimuts s’est appuyée sur un cocktail de coopérations, alliances, synergie de forces et de renseignements, impliquant l’occupation militaire de certains pays, pour, dit- on, réduire la capacité de nuisance et l’expansion du terrorisme qualifié d « islamique », à défaut de l’éradiquer. Il en est résulté une montée en puissance du désordre et du chaos, concertée avec les renseignements étrangers ĺà où leur présence est importante.

Comment expliquer que le terrorisme de petits groupes « islamistes » ait engendré une telle mobilisation générale à son encontre, tandis que celui des [Sionistes] continue de ravager, persécuter et déporter impunément les Palestiniens avec l'appui de l'OTAN ? Il semble donc bien qu'il existe deux types de terrorisme : l'un [sioniste], civilisé et légalisé, à soutenir aveuglément ; l'autre musulman rétrograde et mafieux, à éliminer sans pitié. Le scénario de la formation d'une coalition pour démolir le terrorisme juif, à l’instar de ce qui a été fait ailleurs, est-il seulement imaginable, puisque les mesures prises contre un pays doivent s'exercer sur l'autre ? Le cas échéant, la logique cèderait à l'anarchie, aux règlements de comptes et au vandalisme.

 

 

Un travail de sape

 

Le terrorisme civilisé qui frappe toute la région ne peut être dénoncé ni critiqué, puisqu'il dispose d'une digue de protection – l'antisémitisme si bien manipulé par les juifs – derrière laquelle se barricade [la Sionie] pour garder la main libre et exprimer haut et fort son animosité à l'égard des Arabes et des musulmans dépourvus pour leur part de toute défense. Le Mossad est chargé de raviver constamment les divergences dans la zone : entre les Sunnites et les Chiites, les musulmans et les bouddhistes, les Arabes et les Kurdes, ceux-là et les Berbères et même entre les Palestiniens : Hamas d’un côté et Al Fath de l’autre. Bref, un travail de sape que l'OTAN juge nécessaire pour la sécurité de [la Sionie], bastion de ses intérêts au Moyen-Orient.

Plus le terrorisme [sioniste] s’appesantit á Gaza, plus les masques tombent : la réalité des atrocités dément au grand jour la propagande de l'Occident sur les prétendues pratiques civilisées de [la Sionie] en Palestine. Les mouvements de contestation des universités américaines augurent une prise de conscience de la jeunesse de ce pays piraté par un puissant lobby juif extrémiste qui l'entraîne dans ses projets d'occupation et de génocide. Bien que se propage l'onde du rejet de l'OTAN responsable des souffrances du peuple palestinien – elle a même remis en cause la présence militaire de l’Occident en plusieurs pays africains – les gouvernements des pays arabes continuent d'en garder jalousement sous le sceau du statu quo méprisant, contre le gré de leur  peuple respectif.

Tant que les responsables de l'OTAN s’entêteront à beugler que la sécurité de [la Sionie] doit être assurée à tout prix et celle des Palestiniens ne faire le souci de personne, la coopération sécuritaire avec l’une ou l’autre de ces deux entités restera à la fois contreproductive et contre-nature, parce qu'elle se joue au détriment d’un peuple innocent. Il en va de même pour la présence militaire dans la zone assurant les bases-arrières de l'agression génocidaire contre la cité martyre, bombardée sans cesse par des avions alimentés avec du kérosène arabe généreusement fourni par des gouvernements confiant leur sécurité, sans en mesurer les dangers stratégiques, à un tiers étranger qui ne cache pourtant pas son hostilité á leur égard.

L'opinion publique mondiale est de plus en plus favorable à la résistance palestinienne mais les gouvernements de la région feront tout, avec l’appui de celui des USA, pour briser cet élan et exercer encore plus de pression sur le Hamas, afin de sauver [la Sionie] à bout du souffle, traînant les pieds sans parvenir à libérer ses otages ni chasser son adversaire de l'enclave. Le Hamas ne doit surtout pas céder aux promesses et engagements creux sur la fondation d'un État palestinien que brandissent déjà certains. Tant que [la Sionie] et l'Amérique n'auront pas concrètement ressenti la menace existentielle qui les obligera à céder aux plus que légitimes exigences de l'opinion publique mondiale, cette fondation ne sera pas réalisable.

 

Mohamed Ahmed Cheikh 

Ingénieur de pêche