R.A.S. pendant les fêtes
D'habitude, les grandes villes du pays, notamment Nouakchott et Nouadhibou, vivent en grande insécurité à la veille des fêtes religieuses. Les malfaiteurs de tous bords profitent des jours qui les précèdent pour mettre la main sur le maximum de butin afin de pourvoir à leurs dépenses... Cambriolages, vols et braquages s’y succèdent à un rythme effréné. Parfois même des agressions et meurtres. Certains malfrats ciblent les clients des banques et grands marchés pour leur subtiliser de l'argent. Ce sont surtout les femmes qui en sont le plus souvent les victimes...
Cette année, les autorités ont décidé de prendre les devants et lancé une campagne afin de parer à ces excès. Toutes les forces de sécurité ont été mobilisées pour couvrir le territoire des trois wilayas de Nouakchott. Quasiment tous les malfaiteurs en liberté ont été raflés et placés sous surveillance dans les commissariats. La police, la gendarmerie et la Garde se sont partagées la tâche pour sécuriser la ville jour et nuit. Des patrouilles motorisées et à pied ont commencé à sillonner les artères, les rues et jusqu’aux moindres coins des quartiers. Les avenues menant aux grands marchés ont été fermées à la circulation pour bien cerner les lieux et ôter aux pickpockets et autres voyous la moindre occasion de sévir. La méthode a de toute évidence bien marché car les rares tentatives de vols en une ou deux places ont été rapidement déjouées. Au final, aucun cambriolage, vol ou braquage n’a été signalé.
Cambriolages à Soukouk
Durant les quinze derniers jours du mois béni du Ramadan, le quartier Soukouk a connu un phénomène qui lui était complètement étranger. Des vols et cambriolages y ont été commis en plusieurs villas, bien que la plupart d’entre elles soit pourvue d’un gardien ou d’un veilleur de nuit le plus souvent en faction... Les indésirables qui se sont attaqués à la première, située non loin du fameux supermarché Attack El Kheïr, sont passés par le balcon qui n'était pas fermé pour pénétrer dans les lieux et s’emparer de nombreuses choses valeureuses.
Les voleurs qui ont mis à sac la seconde ont pénétré par l'entrée principale, alors que les occupants des lieux venaient de s'endormir à l'aube, oubliant de verrouiller celle-ci. Ils ont emporté tous les téléphones, bijoux, ordinateurs et une importante une somme d'argent. Plusieurs autres résidences et boutiques ont dû également recevoir ces visiteurs non grata. Certaines des victimes ont évoqué l’hypothèse que leurs domestiques pourraient être impliqués dans ces cambriolages.
Sebkha : malfrats, drogue, soum-soum et réseaux pervers
Sebkha est un quartier périphérique populeux et populaire. 90% des résidents étrangers originaires d'Afrique subsaharienne y vivent. Le fameux marché aux puces communément appelé « Marché tieb-tieb » s'y trouve, parcouru tout au long du jour par des dizaines de récidivistes qui y écoulent souvent leurs butins. Plusieurs réseaux de stupéfiants et d’alcool y rivalisent, le soum-soum y coule à flots, sous l’emprise de bissau-guinéens fournissant un peu partout de nombreux distributeurs. On y compte aussi des filières d'émigration clandestine dont plusieurs barons sont en prison. Maisons closes et autres trafics de chair pullulent également à Sebkha au vu et au su de tous. La fameuse « Villa africaine » qui servait de gîte aux bandits fuyant la justice de leur pays se trouvait à Basra. Les tueurs nigérians d’un couple de touristes italiens au Sénégal y furent arrêtés en 2008. Ce n’est donc pas une vue de l’esprit que cette zone pose un réel problème aux autorités.