Mohamed ould Abdel Aziz, ancien chef de l’Etat, a été condamné à une peine « de 5 ans de prison ferme, la perte des droits civiques, la confiscation des biens au profit du trésor public et une amende de 50 millions de MRU » par une cour chargée de la répression des infractions liées à la gestion des affaires publiques, dans un verdict rendu lundi en fin d’après-midi.
Mohamed Abdel Aziz a été reconnu coupable de 3 infractions: « enrichissement illicite et blanchiment de capitaux ».
Ces crimes ont pour origine des abus liés à sa décennie de gouvernance qui aurait permis de bâtir une immense fortune.
L’ancien président de la République a gardé le silence, pendant les débats qui ont marqué le déroulement du procès.
Il s’est abrité derrière le parapluie de l’article 93 de la constitution, relatif à l’irresponsabilité pénale du président de la République dans l’exercice de son magistère, et a dénoncé un procès politique.
Aziz a cependant déballé lors de son ultime passage devant les juges, consacré à l’expression des dernières volontés des accusés, à travers la révélation d’une série de dons de « 5,5 millions de dollars, 5 millions d’euro et une cinquantaine de véhicules, reçus de l’actuel président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazouani » après son retrait des fonctions présidentielles.
Cette affaire inédite tient en haleine l’opinion nationale et internationale, depuis 2 ans.
Lors de ce procès ouvert il y a plus de dix mois, une audience inédite en Mauritanie par la qualité du principal accusé, dix autres personnalités issues des sphères politiques et économiques étaient également jugées pour « abus de fonctions » et « trafic d’influence ». La cour a blanchi deux anciens premiers ministres, d’anciens ministres et le notaire de Nouadhibou.
D’autres condamnations, dont la plus sévère est de deux ans avec sursis et six mois ferme, ont été prononcées contre les coaccusés. Toutes les peines de prison ferme sont couvertes par la détention provisoire à l’exception d’Aziz, le seul à rester en détention après dix-huit mois d’incarcération. Ses avocats vont faire appel.