Aussitôt annoncée et relayée sur les réseaux sociaux, la mort, ce 29 mai, du jeune Diop Oumar Hamady, 38 ans, au commissariat de police de Sebkha 1 de Nouakchott ouest a suscité un vif émoi. De partout les parents et proches et membres des organisations de défense des droits de l’homme se sont rués vers la morgue de l’hôpital national où le corps avait été déposé. La tension était très forte, les jeunes voulaient même en découdre avec les éléments de la police dont l’un a été bastonné par les jeunes pour les avoir insultés, disent-ils. Face aux risques d'escalade, les forces de police ont été redéployées après l’incident. Pour eux, ce jeune innocent est victime des bavures répétées de la police à Sebkha, les forces de l’ordre peuvent les arrêter ou les prendre devant la maison de leurs parents. Le meurtre, en février dernier du jeune activiste Soufi Cheibani dans le commissariat de Dar Naim 2 à Nouakchott Nord, est encore dans tous les esprits. Certains disaient craindre que ce nouvel meurtre ne connaisse le sort de celui de l’activiste des droits de l’homme. Face au présumé meurtre, des acteurs politiques sont venus à la rescousse pour témoigner leur compassion à la famille mais aussi et surtout dénoncer les dérives de la police qui, au lieu de protéger les citoyens, les réprime surtout les plus démunis, jusqu’à ce que mort s’en suive, souvent, pour réclamer justice. Maître El Id Mohamed M’Bareck, avocat et député nouvellement réélu a affirmé que les mauritaniens ne doivent pas se taire sur ces violations des droits de l’homme, il a interpellé le président de la République et les responsables des forces de sécurité afin qu’ils mettent fin à ces bavures. Etaient aussi présents, les députés Kadiata Malick Diallo, Bala Touré, Mohamed Lemine Sidi Maouloud, Khali Diallo, l’ex députée Coumba Dada Kane, le président du FRUD, Diop Amadou Tidjane, tous de la Coalition Espoir Mauritanie 2023. Le député Biram Dah Abeid est lui aussi arrivé sur les lieux. On a aussi noté la présence d’ Aminetou Mint Moctar, présidente de l’AFCF, arrivée très tôt sur les lieux. Tous exigeaient enquête et justice.
La tension était très vive devant la morgue où se pratiquait l’autopsie. Certains jeunes contestent la présence du commissaire dans la salle de la morgue, auprès du procureur, du médecin légiste et d’une représentante de la famille. Ils craignent des pressions sur le médecin. Pendant ce temps, des photos du corps du jeune Oumar ont circulé sur les réseaux sociaux, on y voit des sévices. L’autopsie et l’enquête doivent élucider cette mort pour que la justice soit dite, attendent ses parents et amis.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.