Les élections municipales du 13 mai ont consacré l’élection de Sid’Ahmed Ould Ahmed, actuel président de la commission nationale des hydrocarbures (CNHY) à la mairie de la Tamourt En-naj, dont la capitale communale est N’Beika, située à 18 km de Moudjeria. Il revient avec un score de plus de 63%, à la tête d’une mairie qu’il a dirigée, avec deux mandats successifs, commencés en 1998. Il justifie son come-back par sa volonté de poursuivre l’œuvre qu’il avait engagée à cette époque, que les querelles de positionnement locales avaient réussi a entraver ; il ambitionnait, nous avouait-il peu avant les investitures de son parti INSAF de faire de cette commune, l’une des plus riches du pays. Elle est l’une des plus dotées par la nature en potentialités économiques, mais paradoxalement, l’écrasante majorité de sa population demeure la moins nantie du pays. Conscient donc des grands enjeux économiques et environnementaux de la Tamourt En-naj, Sid’Ahmed effectue son retour pour contribuer à sortir ses concitoyens de la pauvreté et donc pour tirer sa commune vers le haut. Dans cette commune rurale de la Moughataa de Moudjéria, on trouve l’eau en permanence avec ses grands lacs et mares dont celui de Gobou où on trouvait, il y a quelques années encore des crocodiles, faisant de celui-ci, un site touristique de la zone à côté de Matmata et Gasr El Barka.
Dans ces étendues d’eau, on trouve aussi du poisson exploité par des maliens qui passent des mois à pêcher les silures, les carpes et autres espèces de poissons. Ils les sèchent avant de les transporter au Mali. C’est dire combien la pisciculture pourrait apporter une grande valeur ajoutée à la pratique de la pêche artisanale.
Tamourt En-naj dispose d’une population jeune avec beaucoup de bras qui n’attendent que des initiatives et des accompagnements pour faire de leur terroir avec ses terres arables, non seulement le grenier du Tagant, mais également d’une grande partie de la Mauritanie.
Dans la Tamourt, on trouve également des oasis avec de riches palmeraies dattiers. La Guetna, période de cueillette des dattes y est très précoce. Une partie de leurs productions arrive avant presque toutes les autres oasis dans les marchés de Nouakchott.
Parmi les défis du maire élu de N’Beika figure en bonne place le problème des inondations de la ville de N’Beika pendant l’hivernage. Un sacré casse-tête, reconnait-il En effet, bâtie sur les berges d’un grand Oued, les populations de la ville sont souvent confrontées à rude épreuve pendant l’hivernage, les crues venues de plusieurs autres du Tagantt envahissent les maisons, inondent les commerces, arrachent même des palmeraies et cultures sous pluie. Il faut rappeler qu’en aout 2022, la ville avait été submergée à 90% par les inondations, 575 familles avaient été sinistrées. La garnison militaire de la ville a organisé des opérations de sauvetage et d’évacuation des familles touchées. C’est pourquoi, il a été envisagé, il y a quelques années, l’extension de la ville pour la mettre à l’abri des inondations aux conséquences néfastes. Deux sites sont retenus, en amont et en aval de la ville.
Un nouveau quartier a été aménagé, loti et viabilisé à l’entrée de la ville en provenance de Moudjéria (19 km), il y a déjà quelques années. Certaines familles s’y sont déjà installées, d’autres sont encore attachées aux maisons traditionnelles héritées des parents ou arrières grands-parents.
Aussi à la sortie de la ville en allant vers Tidjikja, certaines familles se sont installées sur cette partie élevée par rapport à l’oued et ses zones inondables, pour échapper à la furie des eaux, mais également des moustiques en été. La ville étant très arborée et bordée de mares et de l’oued.
Pour réussir ce gros challenge, le nouveau maire élu dispose d’atouts certains. D’abord sa connaissance et sa proximité avec les populations et son attachement au terroir. En plus de la fonction de maire, Sid’Ahmed Ould Ahmed a été élu député de la Moughtaa de Moudjéria à plusieurs reprises. Il dispose d’une expérience de gestion indéniable. Economiste, spécialisé en gestion de projets, diplômé du Centre d’Etudes Financières, Economiques et Bancaires (CEFEB) de Paris I - SORBONE, FORHOM, il a été directeur de l’agence d’exécution des projets (ANESP) en 2019 avant d’être nommé il y a plus de deux ans, à la tête de la CNHY. L’un de ses proches nous avouait, après son investiture comme candidat du parti INSAF qu’il retournait dans cette commune pour servir les citoyens. Objectif noble pour ce grand cadre, compétent, affable et courtois.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.