Le Calame : Quelle évaluation faites-vous de la première semaine de campagne électorale ?
Maître Mohamed Salem Talebna : Comme vous le savez, Islah est très fortement engagé dans cette campagne. Nos équipes sillonnent le pays à la rencontre des électeurs. J’ai moi-même parcouru les régions du Nord et de Nouadhibou et nous nous apprêtons à en faire de même au Sud et à l’Est. Partout où nous sommes passés, nous avons constaté un réel engouement pour nos listes.
Tout se passe bien, même si, contrairement à certains, nous nous sommes heurtés à un handicap de moyens : Islah ne dispose pas d’hommes d’affaires, de ministres ou de hauts cadres susceptibles de financer sa campagne. Notre parti n’en a pas moins attiré beaucoup de monde et nous nous en réjouissons. Certes cela lui vaut critiques et accusations non fondées. Mais ces critiques, voire menaces, sont surtout une mauvaise publicité pour le parti au pouvoir et risquent même de lui porter préjudice.
Justement, que répondez-vous à ceux disent que ISLAH est le parti du président de la République ?
- C’est pour nous un honneur si cette thèse était fondée. Mais ce sont les allégations d’extrémistes au sein du pouvoir et de l’opposition. Le président de la République est au-dessus des partis, il n’a pas la carte de l’INSAF, le parti du pouvoir. Il est neutre et son discours à la veille de la campagne a prouvé qu’il reste au-dessus de la mêlée. Nous saluons sa posture parce que, contrairement à son prédécesseur, il ne s’est pas engagé pour soutenir les listes d’INSAF. Cela dit, je peux vous affirmer, qu’Islah est bel et bien un parti de la majorité présidentielle et qu’il soutient le président de la République et son programme.
Autre chose, le président de la République a fait débloquer un milliard d’ouguiyas pour appuyer les partis en campagne. Et comme le savez, ce montant a été réparti équitablement entre les vingt-cinq qui y sont engagés. C’est une Première. Une vraie bouffée d’oxygène pour les partis politiques dépourvus de moyens. Nous le félicitons et le remercions, il a ainsi prouvé qu’il œuvrait à rassembler tous les Mauritaniens.
-Combien de listes votre parti a-t-il déposées pour les différents scrutins ?
- 68 listes pour les municipales, 9 – dont une coalition avec Vadila – pour les conseils régionaux et 35 pour les législatives. Nous sommes présents dans presque toutes les régions. L’essentiel d’ailleurs n’est pas le nombre de listes mais la qualité et le résultat qu’on peut obtenir. Nous n’avons pas financé le dépôt des listes, nos candidats se sont autofinancés, ce qui prouve leur engagement. Et je puis vous affirmer que sur les 68 listes, nous l’emporterons, incha Allah, à plus de 50%. Les résultats d’Islah surprendront plus d’un concurrent, je vous le promets. Je tiens à indiquer que nous avons déposé une plainte auprès de la Cour Suprême contre le parti INSAF à propos de R’Kiz, le différend porte sur le découpage géographique de certains villages, nous attendons la suite.
-Pensez-vous que les élections seront transparentes ?
- C’est notre grand souhait. Il y a cependant quelques risques avec la CENI et l’Administration mais nous pouvons compter sur le président de la République, arbitre et garant. À cet égard, l’appel qu’il a lancé à tous les acteurs politiques de prendre leurs responsabilités et jouer franc-jeu nous rassure.
Propos recueillis par Dalay Lam