La Société d’assurance ARC Limited (ARC) va décaisser au cours du mois de janvier une enveloppe de 25 millions de dollars us au titre de prime d’assurances contre la sécheresse au profit de trois (3) pays du Sahel : la Mauritanie, le Niger et le Sénégal, selon une déclaration rendue publique jeudi soir.
Ces ressources seront versées sous forme d’interventions rapides sur la base de plans d’urgence préétablis en vue de faire face à la sécheresse.
Ce modèle d’assurance a été conçu pour répondre spécifiquement aux problèmes climatiques en Afrique par la Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risques, une institution spécialisée de l’Union Africaine (UA) et la société d’assurances qui lui est affiliée (ARC).
Le premier pool a été mis en place en 2014 pour aider les Etats membres à renforcer la résilience des populations face aux situations climatiques extrêmes et à protéger leur vulnérabilité face à l’insécurité alimentaire.
« Cette initiative africaine répond à des préoccupations spécifiques liées au climat au niveau de chaque pays, en réduisant la dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure et en favorisant une solution durable à un des plus grands défis de notre continent », explique le Dr Ngozi Okonjo-Iweala, ministre des finances du Nigeria et Président du Conseil d’Administration de l’ARC.
En souscrivant une assurance contre la sécheresse, le Kenya, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal sont devenues les premières nations africaines à intégrer ce nouveau mode de financement innovant, effectuant ainsi un pas important dans le développement des mécanismes de réponses aux catastrophes.
« Ces premiers versements par l’ARC représentent une étape importante dans le leadership des gouvernements et dans l’innovation financière pour la réponse d’urgence au Sahel. L’information et l’action de l’ARC constituent les fers de lance de ce qui sera, au niveau mondial, une réponse d’urgence significative dans les mois à venir pour juguler une crise, qui autrement, aurait pu devenir une source majeure d’insécurité alimentaire », selon Robert Piper, coordinateur humanitaire régional de l’ONU pour le Sahel.
La Capacité Africaine de Gestion des Risques est une solution africaine face à des défis pressants.
Elle permet de décharger les gouvernements du lourd fardeau lié aux risques climatiques pour les confier à l’arc.
Dans les pays du Sahel, plusieurs millions de personnes pourraient se retrouver sous la menace de l’insécurité alimentaire à partir du mois de mars 2015 du fait d’un important déficit pluviométrique né de l’hivernage 2014. Ces chiffres devraient monter en flèche pendant la période de soudure (saison sèche).
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».