Regroupés dans un collectif, les habitants du quartier Îlot L (zone du lycée Al Barka) à Nouakchott, vivent un calvaire depuis trois ans. Leur tranquillité est perturbée par les débarquements sauvages de marchandises qui les exposent à un danger permanent. Jadis terrain de jeux des enfants, l’espace public du quartier est depuis mis à contribution par des transporteurs qui « parquent, de façon soutenue et anarchique aux portes de nos domiciles, des semi-remorques convoyant des containers de marchandises », déplorent les plaignants. Un chassé-croisé incessant de charrettes, motocycles Wuhu et semi-remorques se disputent l’espace vital causant des désagréments et des risques sanitaires, notamment des crises d’asthme. « Ils ont tellement amolli le sol que nous passons notre temps à nous enliser », fulminent les habitants.
Et d’enfoncer le clou :« Ils ont transformé notre existence en misère. Nous vivons sous haute tension à cause de ces marchands qui débarquent leurs marchandises à tout moment de la journée de 7 à 20 heures. Nous n’avons plus de tranquillité chez nous. » Pire :« Des fois, nous ne pouvons même pas sortir nos voitures du garage à cause des camions stationnés devant ! » Les plaignants redoutent la stratégie que semblent mûrir les commerçants : « Ils cherchent à transformer notre espace, qui est un lieu d’habitation, en un marché et le font progressivement. » La plainte est d’autant plus grande que « la peur qu’un enfant ne se fasse renverser par ces engins est omniprésente. »
Adressées au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire(MHUAT), à la présidente du Conseil régional et au préfet du Ksar, les doléances du collectif n’ont pas à ce jour produit l’effet escompté. Les timides mesures prises par les autorités départementales avaient certes permis aux habitants de souffler le temps d’une journée, après le renvoi des semi-remorques et des charretiers mais les uns et les autres sont revenus en force dès le lendemain. De quoi pousser les habitants à perdre patience : « Certains riverains cherchent à quitter le quartier autrefois si calme, propre et convivial… » Et ceux qui ne veulent ou ne peuvent s’y résoudre s’efforcent de garder leur calme, en priant les autorités de bien vouloir faire diligence à leurs différentes sollicitations « pour mettre fin au plus vite à ce harcèlement » et mettre à leur disposition des voies goudronnées.
THIAM Mamadou