Le cadre de concertation des victimes des évènements (CCVE) de 1986 à 1993 a annoncé, vendredi soir (8 juillet) au cours d’un point de presse, tenu à l’Espace Diadié Camara (Socogim PS), la rupture définitive de son organisation avec le cadre de concertation des rescapés mauritaniens – les deux collectifs sont engagés dans le processus de recherche de solution au passif humanitaire. La décision, justifie sergent Sall Abdallahi, secrétaire général du collectif des rescapés militaires (COREMI), du CCVE par intérim et du comité ad hoc, intervient après le constat d’échec auquel est parvenue cette organisation. Il accuse le CCRM d’«user des subterfuges pour bloquer le processus engagé depuis deux ans avec l’état-major des armées, conformément à la volonté du président Ghazwani de parvenir à une solution définitive et consensuelle avec les victimes ». En effet, selon Sall, ‘’le CCRM a foulé au pied l’accord que nous avions conclu avec lui en voulant réintégrer ceux qui avaient torpillé le dossier sous Ould Abdel Aziz en détournant des fonds alloués aux victimes, en réclamant le devoir de justice et l’institution par décret d’une commission de règlement du passif humanitaire’’. ‘’Depuis notre rencontre avec le président de la République qui a exprimé sa volonté de régler le problème -il a désigné son ministre secrétaire général de la présidence de la République, Yahya El Waghf et son ministre du développement économique et des secteurs productifs, Kane Ousmane pour travailler avec nous, le CCRM traîne toujours les pieds par de faux fuyants’’, renseigne le Sg de COREMI. La raison ? Il veut en faire un fonds de commerce. Et d’enfoncer le clou : nous n’acceptons plus qu’on nous fasse perdre du temps, les 8 organisations réunies ici, ce soir, ont mis fin à leur cheminement avec cette organisation qui ne travaille pas, selon lui, pour l’intérêt des victimes A la question de savoir si le CCVE réclame le devoir de mémoire, Sall répond : « nous réclamons une justice réparatrice, non une justice pénale ». Une banderole résume les revendications de cette organisation : Vérité, mémoire, réparation. Et le Sg de COREMI, de préciser : nous plaidons pour des droits sociaux, la réinsertion des victimes, le retour des déportés...
Suite donc à cette décision de rompre avec le CCRM, le CCVE a mis en place une commission ad hoc dirigée par Dicko Hamet Gueye, président de MOYTO KOOTA (rapatriés volontaires) et refugiés ; elle a désormais la charge, à compter du 7 juillet 22 et pour un mois de piloter le dossier avec les structures habilitées de l’Etat.
Enfin le Sg de COREMI déclare que les 8 organisations (COREMI, Collectif des veuves, collectif des orphelins, Mooyto koota, collectif des douaniers, des policiers, COPECO et des porteuses de séquelles) s’inscrivent dans la démarche du président de la République, clairement explicitée dans son discours de Ouadane et au cours des rencontres qu’ils ont eues avec lui, l’état-major des armées, le commissariat des droits de l’homme et les amis de l’Initiative des amis de Ghazwani dans la vallée. Il a réaffirmé avec force la détermination de CCVE d’œuvrer pour le règlement définitif du passif humanitaire et une réconciliation totale, non sans oublier de menacer qu’une plainte sera bientôt déposée auprès de l’IGE contre ceux qui ont trempé dans la mauvaise gestion de l’aide accordée par l’ancien président Aziz en 2009 aux victimes. Nous détenons des preuves que les fonds ont été mal gérés par certains de ceux qui ont géré le dossier.