Faits divers: Une fillette violée et brûlée vive

7 January, 2015 - 16:11

Kaber ould Khadar est un quinquagénaire, rentré, il y a peu, d’un long séjour en Afrique centrale. Il habite avec sa famille au quartier « poteau six » d’Arafat, cloué au lit suite à un accident de circulation qui lui a abîmé la cheville. Sa fillette de neuf ans, Zeynabou, apprend le Coran dans une mahadra située à deux cents mètres, environ, où elle se rend matin et soir. A seize heures, ce jour-là, Kaber rappelle sa fille à son devoir et la voilà sur le chemin qu’elle connait bien.

Une heure plus tard, un habitant du quartier, passant à côté d’une grande concession abandonnée, en perçoit une odeur de fumée et quelque bruit. Intrigué, il pénètre dans l’enceinte, pour y découvrir, à son grand effarement, un petit corps couché qui flambe en gigotant en tous sens ! Personne aux alentours. L’homme se précipite et jette tout le sable qu’il peut sur la fillette ligotée et bâillonnée. Le feu est éteint et le brave homme d’ôter liens et bâillon de la gamine. Les brûlures paraissent graves et profondes et la pauvre enfant paraît avoir été violée. Une énorme foule de curieux s’amasse, les parents de la jeune victime accourent, le père, amené en voiture pleure, à chaudes larmes, sa pauvre enfant qui n’a eu juste que le temps de murmurer, avant de sombrer dans un profond coma : « Ils m’ont tuée, les salauds ! ». Evacuée d’urgence à l’hôpital de l’Amitié, elle succombera à ses blessures le lendemain.

 

Une collaboration générale à la recherche des assassins

Des éléments du commissariat de police d’Arafat 3 sont venus faire le constat pour ouvrir l’enquête. Avec, d’emblée, un indice : la concession où le crime a été perpétré sert souvent de repaire à une bande de voyous qui viennent y consommer haschisch et eau de Cologne. Le lendemain matin, un des suspects se rend spontanément au commissariat pour se disculper et proposer sa collaboration. Il informe les enquêteurs qu’au moment du crime, il se trouvait loin de là. Mais, revenu au quartier, il a appris que deux frères, communément appelés Oulad Hawa, du nom de leur grand-mère, étaient absents de chez eux à l’heure du meurtre.

La police met leur domicile sous surveillance et entame leur traque. Leur vieille grand-mère déclare ne pas savoir où ils sont mais elle est tout de même convaincue qu’ils ne peuvent être les auteurs d’un tel odieux méfait. Guidé par le jeune voyou, des éléments de la police en civil partent sur les traces des fugitifs : Riyad, Tarhil, Kandahar, Mellah…et mettent, enfin, la main sur Hamza, un des frères Hawa. Ses aveux vont permettre d’arrêter son frère Moussa et leur complice Housseïn. Les trois criminels reconnaissent avoir bel et bien forcé la fillette qu’ils ont rencontrée seule, avant de l’entraîner dans la concession. Ils l’ont ensuite ligotée et bâillonnée, avant de commencer  à abuser d’elle. Puis ils ont enflammé un papier déposé sur sa robe, alors qu’il était totalement impossible, à la gamine, de se défaire de ses liens ou d’appeler à l’aide. « Elle nous avait reconnus », croient-ils bon de se « justifier »…

La reconstitution du meurtre a eu lieu, après quelques heures en garde à vue des trois monstres. Rappelons que les petits-fils de Hawa que la vieille entourait de tous les soins, car ils avaient perdu leur mère en bas âge, étaient célèbres et craints, à Arafat. On les accusait de vols mais Hawa refusait de le croire et les défendait, bec et ongles. Selon divers témoins, ils passaient la journée à dérober tout ce qui leur tombait sous la main, au marché d’Arafat et, si quelqu’un avait le malheur de s’interposer, la machette d’un de leurs parents, boucher, l’en dissuadait aussitôt. Mais c’en est fini. Définitivement, espère-t-on. Après quelques jours au cachot d’Arafat, ils ont été déférés au Parquet puis écroués à la prison civile de Dar Naïm.

Mosy