L’affaire de l’esclavage signalée à Ouadane (Adrar) alimente une polémique entre SOS Esclaves dont la coordination de cette région a révélé l’affaire d’une Haratine offerte en dot et la commission nationale des droits de l’homme (CNDH) qui nie l’existence des faits. Et pour tirer les choses au clair et éclairer l’opinion nationale et internationale, SOS Esclaves a tenu une conférence de presse ce mardi 6 avril à son siège social, situé à la Socogim PS. Devant un parterre de membres d’organisations de défense des droits de l’homme, le président Boubacar Messaoud a tenu à préciser que ‘’SOS Esclaves, tout le long de son combat contre l’esclavage et ses pratiques, n’a jamais triché, elle n'a jamais exhibé ou dénoncé un cas d'esclavage sans disposer de preuves; nous ne sortons pas les gens de la servilité si elles n’en veulent pas, mais nous y contribuons par la sensibilisation et la prise de conscience des victimes.’’
Très choqué par les propos du président de la commission nationale des droits de l’homme, Me Ahmed Salem Bouhoubeyni qui a dépêché une mission d’enquête sur les lieux sans associer SOS, Boubacar Messaoud dira que ‘’la CNDH cherche la notoriété sur le dos de SOS Esclaves, elle veut la détruire, elle n’y parviendra pas parce que si nous avons résisté à tous les aléas, c’est parce notre combat est juste, c'est parce que nous œuvrons pour une Mauritanie où tous les citoyens vivent égaux devant tout’’. Le président de la CNDH a montré son véritable visage, déplore Boubacar Messaoud qui rappelle sa fierté d'être descendant d'esclave. "Si certains se gênent ou traînent encore le complexe d'être issus de familles esclaves, moi, j'en suis fier", se réjouit Ould Messaoud.
Ces précisions faites, la parole a été donnée au point focal de SOS en Adrar. Aziza Brahim a raconté avec certitude et conviction, le processus de révélation de l’affaire en citant les faits, leur date et toutes les personnes impliquée dans l’affaire du mariage de Ouadane, de Moima, une esclave offerte en dot, conformément à la pratique courante dans la contrée. Et d’ajouter que ‘’les personnes impliquées dans cette pratique d’esclavage se sont présentées à nos locaux d’Atar pour se plaindre de la divulgation de l’affaire de Ouadane et pour nous affirmer, en présence de témoins, ici présents que Moima est leur esclave. Nous n'avons pas nié avoir révélé cette affaire et sommes prêts à en repondre. Voilà les faits, rien n’a été inventé, et depuis cette visite, personne d'autre n’est venu nous demander ou enquêter sur cette affairé’’, conclut Aziza Brahim.