On n’a toujours pas fini d’entendre parler de la ferraille de Tasiast. Après la tentative de vente en catimini que le ministère essayait de faire avaler à la société l’année dernière et qui a capoté lorsque Le Calame l’a ébruitée, le trio infernal du département des Mines revient de nouveau à la charge. Entassée depuis 2011 et évaluée l’année dernière à environ 4-5 milliards d’anciennes ouguiyas (au prix moyen de 110.000 MRO la tonne), la ferraille aurait dû revenir normalement aux employés, au financement de projets au profit des collectivités locales ou, à défaut, comme contribution de la société au fonds Covid-19. Or, elle est en train d’être cédée gracieusement à la société Sitafer pour en faire du fer à béton sur injonction du ministère. A charge pour elle de payer les frais afférents notamment les taxes douanières et de débarrasser la société de cet amas qui occupe une superficie énorme. Pourquoi Sitafer et pas une autre ? Pourquoi pas la Safa, une société d’Etat, qui peut soit l’acheter soit organiser sa vente ? Pour quelles raisons aucune vente n’a été organisée depuis 2011 ? Pourquoi ne pas organiser un appel d’offres ouvert à tout le monde comme le prévoient les textes en vigueur ? L’Etat laissera-t-il faire ?
Dans une correspondance adressée par le directeur général des Douanes en 2013 au vice-président pour les Relations extérieures de Tasiast, le général Dah Ould Mamy écrit noir sur blanc que ‘’ce genre d’opération ne peut être exécutée que lorsque les préalables ci-après sont totalement satisfaits et constatés par le service des douanes : faire collaborer le service des douanes et la Police des mines à la collecte des matériels et matériaux proposés à la vente (…) et faire préparer une mise en vente aux enchères publiques assortie d’une main levée du ministère du Pétrole, de l’énergie et des mines.’’ Ould Abdelvetah, qui prépare ce coup depuis quelques années déjà et n’attendait que le moment propice pour mettre le grappin sur ce pactole, réussira-t-il cette fois son coup ? Préparant le terrain à ce hold up, il n’a pas hésité à déclarer dans sa dernière interview à Jeune Afrique que Tasiast versera 10 millions de dollars pour solde de tout compte lié aux exonérations. Y compris celui de la ferraille ?