Il faut bien qu’on parle chiffres. Il le faut bien. Seuls les chiffres valent la peine. Le cinquante cinquième. C’est clair. C’est pour dire que la Mauritanie est indépendante depuis cinquante cinq ans. C’est beaucoup et c’est peu à la fois. Les attentats de Paris, c’est 129 morts. C’est 99 blessés graves. C’est 325 blessés légers. Les gens aiment rester dans les généralités. Or, les chiffres, c’est plus précis. C’est plus éloquent. C’est plus clair. Avec le risque atavique d’être faussement manipulés. Mais l’avantage grégaire de donner quelques idées qui donnent parfois le tournis. Les dates historiques sont déclinées en chiffres. 1959. 1960. 1978. 2003. 2005. 2008. 2009. 2014. 2019. Les 28 novembre. Les 10 juillet. Les 12/12. Les 3, 5 et 6 août. Les écoles 1, 2 de Nouakchott. Les pots-de-vin et dessous de table de Tasiast dont on parle beaucoup ces derniers temps, c’est une affaire de gros chiffres : quelques milliards par ci, quelques milliards par là, un cousin, deux cousins, trois amis, une petite amie, quatre troisièmes bureaux, une fille de général, un fils ainé de président, cinq à six études et des centaines de châteaux et de villas. Il faut chiffrer pour déchiffrer. Les ministres de cette République ont compris l’importance des chiffres. Plus ils sont gonflés, plus ils sont plus importants. Importance proportionnelle au gonflage. Comme disent nos cousins Halpoularen : « Sédé modiani » (peu n’est pas bon). Alors gonflez, gonflez au risque d’éclater. Mais n’oubliez pas que celui qui meurt plein ne va pas au paradis. Heureusement qu’il ya les chiffres. Les ministres dans la balance n’allait pas faire le poids. Sans ces chiffres. Les caisses publiques sont pleines de chiffres. Des milliards partout au ministère des finances. Des chiffres en ouguiyas. En Euros. En Dollars. Comparaison est bien raison. Du temps des autres. Des mauvais gouvernants. Les chiffres amaigrissaient. Les chiffres se tenaient à peine debout. Les chiffres avaient honte de se faire voir. Les gouvernants, les anciens gouverneurs de la rosée se les murmuraient entre eux et les autres promoteurs des plans d’ajustement structurel et de politiques illusoires de redressement des économies nationales. Les chiffres monopolisés. De Monopoly. Les ministres parlent chiffres. Dans la balance. Entre une centaine de kilomètres de goudron en trente ans et des milliers en cinq ans, c’est quelle différence ? 2700-115= 0 moins cinq, c’est pas possible. J’ajoute un. Dix moins cinq=5. Je continue. Les chiffres sont magiques. Dans 270 combien de fois 115 ? Il va 2 fois. Je descends 0. Dans 400 combien de fois 115 ? Il va 3 fois. Donc en cinq ans, un ancien général recyclé a fait 32 fois plus de goudron que cinq présidents dont 2 civils et 3 colonels. Un civil a duré 18 ans. Un autre a duré 15 mois. Je convertis en année : 1 an et 3 mois. Un colonel a fait 3 ans. Un autre 3 an. Puis le dernier a fait 21 ans. 18+1+3+3+21= 46 et 3 mois pour faire quelques centaines de kilomètres de goudron. Mathématiquement, Aziz doit faire 46 et 3 mois x 32 avant d’organiser les futures élections présidentielles. Que le budget de l’armée passe de 30 à 60 milliards, c’est tout comme. C’est juste une affaire de chiffres. Que la Mauritanie n’obtienne que 3% de son or contre des millions d’euros virés dans des comptes de particuliers. C’est encore une affaire de chiffres. Ou que des notifications de plusieurs milliards se fassent quasi quotidiennement entre la direction du budget et des comptes et celle du trésor et de la comptabilité publique, c’est toujours des chiffres. Qui nouent la tête par leur importance et les chemins tordus que leurs manipulateurs leur font emprunter. Les chiffres de la discorde. En tout. Combien d’esclaves ? 15.000. Combien de vrais ministres ? 0. Combien d’applaudisseurs ? 3.600.000. Combien de généraux ? Président ou retraités. Les deux à la fois. Généraux en activité+Généraux retraités+1= opération insoluble. Impossible d’additionner des choses qui ne sont pas de la même nature. Salut.
Elle était jeune, dans la fleur de l’âge. Issue d’un milieu conservateur, étudiante en deuxième d’université, elle s’apprêtait à convoler en justes noces.