Le Premier ministre veut redynamiser la CMP : Vaste programme !

28 November, 2024 - 01:55

L’INSAF, principal parti de la majorité présidentielle, a convié les partis de celle-ci à une réunion avec le Premier ministre Moctar ould Diaye. La rencontre avait pour objectif d’examiner les moyens de renforcer la coordination des partis soutenant le président de la République. Belle occasion pour le PM d’exhorter les uns et les autres à jouer collectif dans l’appui au programme « Mon ambition pour la Patrie ». Concrètement, les échanges ont porté sur comment renforcer l’unité nationale, la cohésion sociale, la bonne gouvernance, améliorer les conditions de vie des populations et assainir le climat politique, axes majeurs dudit programme. La coordination des partis de la majorité restait jusqu’ici une espèce de coquille vide. Elle se réunissait rarement, ses manifestations restaient quasiment inexistantes et elle a connu par le passé quelques couacs. Certains de ses partis se plaignent de la condescendance du « parti présidentiel », n’appréciant guère de se faire mener aujourd’hui par le bout du nez par l’INSAF ; à l’instar de l’UPR, hier. Pendant les élections locales, l’INSAF a raflé l’écrasante majorité des circonscriptions, ne laissant que des miettes à ses satellites. Lors des derniers scrutins de Juin 2023, ceux-là ont été tant laminés, alors qu’ils disposaient de sièges à l’Assemblée nationale sortante, que quelques-uns d’entre eux ont, pour la première fois, osé dénoncer la fraude électorale, au cours d’un point de presse tenu au siège du parti Vadila, au lendemain de la proclamation des résultats provisoires. Face à l’ampleur du trucage, ils avaient demandé au président de la République de prendre ses responsabilités.

 

Surprise

La réunion a donc été l’occasion pour le Premier ministre de passer l’éponge et de repartir sur de nouvelles bases de partenariat. En phase de restructuration avec un nouveau président à sa tête, l’INSAF prépare le dialogue préconisé par son chef et a besoin de fédérer les formations de la majorité autour du programme présidentiel. Notamment de l’UDP qui fut, fort de son poids électoral, pratiquement la seule à exprimer son refus de se plier et de servir de simple béquille à la majorité. La proximité de la présidente de ce parti, Naha mint Moukhnass, avec le Palais présidentiel y était pour quelque chose… D’avoir occupé le poste de conseillère, de chargée de mission à la présidence et de ministre en différents gouvernements lui conférait un statut d’incontournable... Lui confère toujours ? L’absence de l’héritière de feu Hamdi Mouknass dans le premier gouvernement de Moctar ould Diaye a surpris plus d’un observateur dans le pays. Sa longévité dans les différentes équipes gouvernementales, d’Ould Taya à Ghazouani aurait-elle fini par déranger certains caciques du système ? Quoiqu’il en soit, la dame, qui n’est pas dans le besoin, n’accepte toujours pas de se faire marcher sur les pieds. Son départ du gouvernement et l’absence de membres de son parti dans l’actuel gouvernement semblaient marquer comme une espèce de rupture au sein de la majorité. La réunion avec le premier ministre pourrait-elle sceller le retour de l’UDP au sein du gouvernement ? Rien n’est moins sûr. L’entrée de deux autres partis de la majorité dans l’actuel gouvernement augure d’une rupture consommée avec l’UDP au moins jusqu’à la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. Mais ça c’est une paire de manches. D’ici Naha aura tout le temps de ruminer sa colère et de ressasser la célèbre maxime qui veut qu’en politique, comme pour les Etats, on n’a pas d’amis mais des intérêts.

 

Dalay Lam