Elle est finie depuis quand cette période de Monsieur et de Madame que disaient religieusement les élèves? Ces temps où être envoyé faire une corvée par ton maître était un véritable privilège: Ahmed, efface le tableau ou Sidi emmène la craie ou Amadou ramasse les cahiers de devoirs ou distribue les livres. C'était la très belle époque du vrai maître très respecté par les élèves et par la société. C'était le temps du maître modèle en tout : en accoutrement, en savoir, en comportements irréprochables. Moi, je me vois encore suivant mon maître de 1AA avec la quarantaine de cahiers sur mes bras. C'était en 1973/1974. J'étais envié par tous mes autres petits camarades. Ce n'est pas pour rien que les enfants de ma génération connaissent jusqu'à présent les noms de leurs anciens maîtres. Pour moi, ce sont feus Ahmed Ould Hamed, Ely Ould Breihalla, Monsieur Cheikh (Ould Haibelty) de l'école 1 d'Aleg ou Messieurs Hamada Ndiaye, Monsieur Guéye ou Madame Niang de l'école 1 de Rosso ou encore Monsieur Lab ou Monsieur Bah ou Monsieur Koné ou Monsieur Demine ou Madame Doumbia de l'école justice de Nouakchott ou enfin Monsieur Elbou et Monsieur Bewba de l'école 1 d'Atar. Je revois encore tous ceux-là dans les détails de leurs beaux accoutrements, dans les détails de la senteur de leur parfum exquis, du timbre de leur belle voix. Je revois encore les très belles écritures soignées sur les tableaux noirs avec la vraie craie. Les jolis bâtons de craie. Une craie de qualité qui écrit très bien sur les tableaux noirs. Des maîtres forts qui maîtrisent les contenus académiques et didactiques. Les maîtres et les manuels classiques du calcul: Auriol ou le Calcul quotidien ou ceux de la lecture : Afrique Mon Afrique ou Amis Lisons Ensemble très joliment illustré par Marie Françoise De la Roziére du Centre Culturel français ou ceux de la conjugaison le Bescherelles et ses 10.000 verbes à conjuguer sans respirer ni hésiter. Je revois encore les belles ardoises. Les cahiers de roulement. Les cahiers de leçons joliment couverts et bien entretenus. Je revois dans les détails la cravache de Monsieur. Je vois les gaillards obtempérer aux ordres sans rappel de Monsieur pour tenir par quatre ceux dont les langues ont simplement fourché en récitant sans respirer les tables de multiplication ou régles de grammaire ou d'orthographe d'usage ou ceux qui ayant commis une ou deux petites fautes dans une dictée de contrôle ou dans une dictée préparée. C'était le temps du maître respectable et respecté. Loin tout cela d'aujourd'hui chez nous ici malheureusement où nos policiers giflent si simplement Monsieur et brutalisent Madame. Sans rien. Vous avez dit réforme de l'éducation et valorisation du métier d'enseignant ? Salut !
Sneiba El Kory
Est-il écrit quelque part qu’en ce qui concerne la qualité du réseau Internet, nous resterons indéfiniment en queue de peloton ?