Éducation : digitalisation des manuels scolaires
Le gouvernement mauritanien s’est engagé dans une réforme de son système éducatif où le numérique sera un pilier central, soutenant deux objectifs principaux : moderniser les méthodes d’enseignement et rendre l’apprentissage plus accessible à tous. À partir d’une application dénommée Qoutoubi (Mes livres), les élèves pourront désormais télécharger des manuels scolaires numériques dès la prochaine rentrée scolaire, le 7 Octobre.
Autres objectifs de la réforme : faciliter l'accès aux ressources éducatives modernes ; réduire le poids des cartables scolaires ; préparer les élèves aux défis technologiques de demain grâce à des programmes de codage, robotique et alphabétisation numérique. Selon Cheikh ould Sidi Abdallah, directeur de l’IPN, le projet ne remplacera pas complètement les manuels-papiers mais compte simplement les compléter. Les parents et les élèves auront ainsi le choix entre des copies physiques et numériques, offrant une flexibilité sans précédent dans l’accès aux contenus pédagogiques.
On applaudit particulièrement à l’ambition de résoudre le problème des cartables lourds, souvent critiqué par les parents et les enseignants. Mais, pour garantir le succès de cette transition, il est essentiel que les écoles disposent d’infrastructures nécessaires, notamment des tablettes et des ordinateurs. Sans ces équipements, l’accès aux manuels numériques pourrait être limité. Une remarque qui s’applique également aux résultats potentiels de la récente association du gouvernement avec la Fondation FIFA, visant à former, en trois ans, dix mille de nos écoliers dans les domaines du codage, de la robotique et de l’alphabétisation numérique…
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En Mauritanie, 449 femmes pour un million d’habitants touchées en 2020 par le cancer du sein
Un tel taux place cette affection en pôle-position des cancers en Mauritanie, a annoncé la publication « Population Medicine », dans une étude sur « L’association entre l'âge à la première utilisation des contraceptifs oraux et la survenue de cancer du sein chez les femmes » ; Nouakchott, Mauritanie ; Mai-Octobre 2021. Dans un contexte où deux tiers des femmes utilisent des contraceptifs oraux et près d'un tiers des mariages sont précoces, cette étude de cas-témoins (192 cas pour 192 témoins) a été réalisée au Centre d'oncologie de Nouakchott. Une régression logistique a été réalisée avec le logiciel SAS® 9.4 pour estimer l'ODDS-ratio de cancer du sein associé à l'âge de la première utilisation des contraceptifs oraux indépendamment des autres caractéristiques.
La moitié des patientes étaient originaires de Nouakchott (50,5%) ; 41,7%, 57,8% et 85,4% étaient respectivement mariées, sans instruction et ménagère. L'âge médian était similaire chez les cas et les témoins. Environ 11% des cas et 18,7% des témoins avaient utilisé des contraceptifs oraux pour la première fois avant l'âge de 24 ans, et plus de 64 % n'en avaient jamais utilisés. Après ajustement pour ses facteurs de confusion possibles, l'âge à la première utilisation de contraceptifs oraux (<24 ans) était significativement associé au cancer du sein (OR ajusté = 3,07, IC 95% 1,09-8,82 ; p = 0,0372) indépendamment des autres caractéristiques. L'étude a au final démontré que la première utilisation de contraceptifs oraux avant l’âge de 24 ans est un facteur de risque de cancer du sein chez les femmes suivies au Centre d'Oncologie de Nouakchott. La sensibilisation des femmes aux méthodes contraceptives alternatives et au mariage précoce est donc recommandée.
Les études statistiques du Centre National d’Oncologie montrent par ailleurs que le pourcentage de cancer du sein atteint 18% de toutes les tumeurs enregistrées chaque année, avec un pourcentage de cas avancés qui s’élève à plus de 50%, ce qui réduit les chances des traitements, malgré leur disponibilité, conformité aux normes internationales et gratuité pour les patients qui en ont besoin.